Le marché français des semiconducteurs reste morose
Acsiel a constaté une baisse pour le marché français des semiconducteurs au troisième trimestre 2025, tant en variation annuelle que séquentielle, pour repasser sous la barre des 500 millions d’euros. Sur les trois premiers trimestres de l’année, le marché est en repli de 10%.
Le marché français des semiconducteurs est toujours aussi morose. Selon les derniers chiffres d’Acsiel Alliance Electronique publiés ce jour, le marché français des semiconducteurs s’est contracté au troisième trimestre 2025, avec un repli de 6% par rapport au trimestre précédent, à 494 millions d’euros. Après la baisse séquentielle de 2% au deuxième trimestre, la croissance de 8% constatée au premier trimestre s’en trouve, de fait, annihilée, le marché revenant peu ou prou à son niveau du quatrième trimestre 2024.
En glissement annuel sur trois mois, la baisse est également de 6% au troisième trimestre mais elle s’avère plus contenue que lors des précédents trimestres (-9% au deuxième trimestre, -15% au premier trimestre, -19% au quatrième trimestre 2024). Le retournement conjoncturel amorcé au début de l’année 2023 continue de se refléter dans l’indice du marché en moyenne annuelle glissante : avec un neuvième trimestre consécutif de baisse, il est revenu au niveau du deuxième trimestre 2022 (voir illustration ci-dessous).

© Acsiel Alliance Electronique
Selon Acsiel, les ventes par le canal de la distribution ont reculé de 6% en séquentiel, comme l’ensemble du marché, mais elles ont renoué avec la croissance en glissement annuel (+2%), ce qui vient interrompre une série de huit trimestres de baisse. Pour les ventes directes au client final, la baisse séquentielle de 5% en moyenne est due principalement au segment automobile et, dans une moindre mesure, aux segments grand public/informatique et aéronautique/aérospatial/défense. Dans le même temps, la forte croissance du segment industriel est venue amortir la baisse du marché. C’est aussi le cas des segments smart card et télécoms, mais de manière plus marginale.
Au niveau des ventes directes par grandes familles de produits, Acsiel note que c’est la baisse des circuits analogiques qui a pesé le plus lourd, en valeur absolue, dans le recul des ventes auquel ont également contribué les circuits discrets, optoélectroniques et micros Mos. La croissance des familles capteurs/actuateurs, logique Mos et mémoires n’a fait que modérer la baisse du marché.
Sur les trois premiers trimestres de l’année, le marché total est en recul de 10%. La croissance de l’industriel au troisième trimestre ne saurait masquer sa forte contraction depuis plus d’un an. Pour ce segment, sur le cumul des trois premiers trimestres, la baisse est de 50% (comparé à 2024) pour les ventes directes et de 11% pour les ventes à la distribution (dont plus de 60% vont à l’industriel, selon les estimations d’Acsiel). Par ailleurs, l’essoufflement du secteur automobile reste d’actualité, bien que les ventes soient stables sur les neuf premiers mois. En revanche, la défense et l’aéronautique se portent bien.
« D’une façon générale, le retour à la normale des niveaux d’inventaires dans pratiquement tous les secteurs pose les bases d’une stabilisation du marché avec un redémarrage très progressif, commente Acsiel. Des clients souffrent, notamment mais pas seulement dans le secteur industriel, dans un contexte de forte concurrence internationale et d’incertitudes multiples, tant sur le plan intérieur qu’au-delà des frontières hexagonales. C’est pourquoi Acsiel soutient toutes les actions qui tendent à favoriser la préférence européenne et à encourager l’investissement en Europe. »


