Kalray plus que jamais dans l’incertitude
L’entreprise grenobloise poursuit les négociations avec ses partenaires afin de tenter d’assurer son avenir. Mais le temps presse car si elles n’aboutissent pas d’ici fin mai, Kalray « pourrait ne plus être en mesure de faire face à ses échéances financières ».
Après avoir cédé sa division « Data Acceleration Platform » début février et rallongé son horizon de liquidité de quelques mois pour le porter à fin mai 2025, Kalray continue ses négociations avec ses partenaires pour tenter de survivre. Mais la tension monte car l’échéance approche à grands pas et l’incertitude grandit. « Dans l’hypothèse où ces négociations n’aboutiraient pas dans le délai de son horizon de liquidité fixé, la société pourrait ne plus être en mesure de faire face à ses échéances financières », indique ainsi Kalray dans un communiqué.
Les négociations concernent le devenir de l’activité résiduelle du Grenoblois, dite « Semiconducteur », qui correspond à son activité historique liée au développement de processeurs et de cartes d’accélération pour l’IA et l’optimisation des infrastructures des datacenters.
© Kalray
Rappelons que, début février, Kalray a vendu de son activité « Data Acceleration Platform » – qui représentait environ 85% de son chiffre d’affaires mais impactait lourdement son Ebitda et son résultat net – à l’Américain DataCore Software.
« Cette première étape a permis de rembourser une partie de nos fournisseurs et créanciers et nous avons également réussi la renégociation d’une large majorité de nos dettes fournisseurs avec nos principaux partenaires stratégiques et fournisseurs », assure Éric Baissus, président du directoire de Kalray.
Pour l’activité résiduelle « Semiconducteur », rappelons que deux options sont en cours de négociations avec les partenaires de Kalray : soit céder cette activité (auquel cas, ça serait la fin de Kalray), soit la transformer en une activité de service dédiée au développement de solutions d’accélération matérielles pour compte de tiers.
« Kalray travaille activement à la signature d’un partenariat stratégique, qui nous permettrait de développer notre activité « Semiconducteur » et d’étendre notre visibilité financière, sans exclure le scénario d’une cession d’actifs ou d’un adossement », précise Éric Baissus.
Au 31 décembre 2024, la trésorerie disponible de Kalray s’élevait à 1 699 K€ contre 13 209 K€ un an plus tôt, tandis que les dettes fournisseurs s’élevaient à 27 556 K€, dont 7 344 K€ liés à la division Data Acceleration Platform et 20 212 K€ liés au périmètre restant. Au 31 décembre 2024, les dettes financières de l’entreprise atteignaient 12 976 K€, contre 10 207 K€ fin 2023.
« L’année 2024 a été extrêmement difficile pour Kalray, dans un environnement économique global très dégradé. Notre société s’est retrouvée en grandes difficultés sur le plan financier tout en devant mener des investissements significatifs pour assurer notre feuille de route dans le cadre de notre prochaine génération de processeur Dolomites », explique Éric Baissus.
En 2024, Kalray a réalisé un chiffre d’affaires total de 24,8 millions d’euros (contre 25,8 M€ en 2023), dont 3,6 M€ pour son activité résiduelle (« Semiconducteur ») qui a plus que doublé par rapport aux 1,5 M€ de 2023.
