La PME bisontine SilMach choisie par l’État pour surveiller la santé des ponts
Les capteurs de chocs autonomes en technologie Mems de SilMach ont été retenus par France 2030 pour la surveillance des 250 000 ponts du pays dans le cadre du projet Sircapass (Surveillance des infrastructures routières par capteurs passifs).
L’effondrement du pont de Gênes en août 2018 avait eu pour conséquence une prise de conscience par les pouvoirs publics de l’importance de surveiller plus assidûment la santé des ouvrages d’art, et plus particulièrement des ponts. Et bien qu’elle ne soit pas liée à l’usure de sa structure, la catastrophe du pont de Baltimore le mois dernier a remis cette thématique au cœur de l’actualité.
Dans cette optique, l’entreprise bisontine SilMach, spécialiste de la micromécanique sur substrat de silicium de type Mems, a annoncé hier avoir été retenue par France 2030 pour son projet Sircapass de Surveillance des infrastructures routières par capteurs passifs. L’objectif est de remplacer la surveillance humaine des ponts français (le territoire en compte environ 250 000) par la mise en place sur les ouvrages d’art en question des capteurs de chocs développés par la PME.
De la taille d’une puce de carte de crédit, les capteurs de chocs ChronoMEMS de SilMach assurent la détection et le comptage passif d’événements susceptibles d’altérer la structure des ouvrages d’art pour en déduire leur état de fatigue (structural health monitoring) et ainsi planifier les interventions de maintenance et de réparation des structures pour éviter que de telles catastrophes ne se reproduisent.
Selon la PME, ces capteurs Mems sont capables de compter et mémoriser des évènements mécaniques tels que des déformations, des vibrations, des chocs, des accélérations, etc., avec une autonomie de plusieurs dizaines d’années, l’apport énergétique étant fourni par l’événement mécanique détecté (déformations, vibrations, chocs, accélérations, etc.). SilMach met également en avant la facilité d’installation de ses capteurs (aucun câblage n’est nécessaire), l’absence de dérive, leur capacité à fonctionner dans des environnements sévères et sous l’eau, et leur insensibilité aux conditions de pression, de température, de champs électromagnétiques et de niveau de radioactivité.
Autant d’arguments qui ont convaincu les partenaires de SilMach à rejoindre le projet Sircapass, à savoir AIA Life Designers, le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, la mobilité et l’aménagement) et l’Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique), avec la contribution de Vinci Autoroutes, du Conseil départemental de la Haute-Garonne, du Département de Loire-Atlantique, et avec le soutien de Bpifrance et du Secrétariat général pour l’investissement.