NXP fusionne avec Freescale Semiconductors
NXP Semiconductors annonce ce matin la signature d’un accord définitif pour le rachat de l’Américain Freescale Semiconductor. La capitalisation du nouvel NXP résultant de la fusion représentera une valeur d’entreprise de plus de 40 milliards de dollars. A l’issue de l’opération qui mêle une transaction en numéraire et par échange d’actions, les actionnaires actuels de Freescale détiendront environ 32% du nouveau numéro un européen des semiconducteurs.
La fusion entre NXP va créer en effet un leader dans les circuits mixtes de hautes performances (le credo de NXP), totalisant plus de 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires. La nouvelle entité deviendra une entreprise de tout premier plan concernant les semiconducteurs pour l’automobile (un marché dominé actuellement par l’Allemand Infineon et le Japonais Renesas) et également un leader mondial pour les microcontrôleurs d’usage général.
Richard Clemmer continuera à diriger NXP XXL
Richard Clemmer, l’actuel président et CEO du groupe néerlandais continuera à diriger le nouvel ensemble en tant que président et CEO de NXP.
NXP anticipe des économies de 200 M$ liées aux synergies qui découleront de la fusion, à l’issue de la première année après la finalisation de l’opération. A terme, ces économies annuelles devraient atteindre 500 millions de dollars.
Selon les termes de l’accord, chaque actionnaire de Freescale va recevoir par action détenue 6,25 dollars en numéraire et 0,3521 action de NXP. Le montant de l’acquisition de Freescale se base ainsi sur une valeur d’entreprise de 11,8 milliards de dollars (16,7 milliards de dollars en incluant la dette nette de Freescale).
En 2011, Freescale été réintroduit en Bourse. Depuis un an, le cours de l’action a gagné 72%.
Ironie de l’histoire, l’opération rassemble ainsi les deux plus grosses acquisitions par des investisseurs privés de l’industrie du semiconducteur. En effet, rappelons que le 29 septembre 2006, Philips avait cédé 80,1% de sa filiale semiconducteurs aux fonds d’investissements Kohlberg Kravis Roberts & Co (KKR), Bain Capital, Silver Lake Partners, Apax et AlpInvest Partners. Pour sa part, Freescale avait été racheté la même année pour 17,6 milliards de dollars par les fonds privés d’investissement Blackstone Group, Carlyle Group, Permira Funds et Texas Pacific Group.
L’ancienne filiale semiconducteurs de Motorola jusqu’en 2014 se définit aujourd’hui comme un fournisseur de solutions sécurisées de traitement de données pour l’embarqué et l’Internet de demain (microcontrôleurs, circuits réseaux, capteurs et circuits analogiques, microcontrôleurs pour l’automobile, circuits RF, etc.). En 2014, Freescale Semiconductor a réalisé un chiffre d’affaires annuel de 4,634 milliards de dollars, en progression de 11% par rapport à 2013, pour un bénéfice net de 251 M$, contre une perte annuelle de 208 M$, lors de l’exercice précédent.
NXP progresse deux fois plus vite que le marché des puces
NXP avant la fusion
Pour sa part, NXP Semiconductors, jusqu’ici troisième fabricant européen de semiconducteurs, a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires annuel de 5,65 milliards de dollars, en hausse de 17,3% par rapport à 2013, soit le double de l’ensemble du marché des semiconducteurs. Le troisième fabricant européen de semiconducteurs s’était ainsi rapproché d’Infineon (un chiffre d’affaires annuel pro-forma de 6,95 milliards de dollars avec International Rectifier) et de STMicroelectronics (7,4 milliards de dollars). Il prendra clairement le large à l’issue de la fusion.
En 2014, les seules ventes de produits de NXP ont progressé de 17,2%, à 5483M$, dont +19% pour son activité HPMS (circuits mixtes hautes performances), à 4208 M$. Son activité circuits standards a progressé de 11%, à 1,3 milliard de dollars, reflétant une croissance là encore meilleur que celle de l’ensemble du marché pour les circuits logiques et les discrets.
En 2014, NXP a augmenté son bénéfice d’exploitation de 61,1%, à 1049 M$. L’an passé, NXP a enregistré un bénéfice net de 539 M$ contre 348 M$ lors de l’exercice précédent.
Les deux groupes tiendront une conférence de presse en début d’après-midi pour expliciter leur projet de fusion.
