Priorité à l’alignement de la production sur la demande chez Airbus
Airbus publie ce matin des résultats trimestriels dégradés, sa division aviation commerciale étant touchée de plein fouet par la crise du Covid-19. Compte tenu de la visibilité limitée, le groupe aéronautique ne fournit pas de prévisions et donne la priorité à l’alignement de la production sur la demande et à la maîtrise de la trésorerie.
« Nous traversons actuellement la plus grave crise que l’industrie aérospatiale n’ait jamais connue. Nous appliquons un certain nombre de mesures destinées à garantir l’avenir d’Airbus. […] Nous adaptons les cadences de production des avions commerciaux en fonction de la demande clients. Nous nous concentrons sur la maîtrise de la trésorerie et notre structure de coûts à long terme pour être certains de pouvoir reprendre des opérations normales lorsque la situation s’améliorera. Notre priorité absolue est la santé et la sécurité permanente des employés d’Airbus. Maintenant, nous devons repenser tous ensemble le mode de fonctionnement de notre industrie pour restaurer la confiance des passagers dans un contexte où nous apprenons à vivre avec cette pandémie. Nous privilégions la résilience de notre entreprise pour assurer la continuité de nos activités », a commenté Guillaume Faury, président exécutif (CEO) d’Airbus.
Les chiffres du premier trimestre 2020 sont partiellement impactés par le Covid-19, le pire est donc à venir. Airbus publie pour le 1er trimestre une perte nette de 481 millions d’euros (alourdie par un impact de -136 millions d’euros lié à la dépréciation complète d’un prêt accordé à OneWeb, qui a déposé fin mars une demande de protection au titre du Chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites), à comparer à un bénéfice net de 40 millions d’euros au 1er trimestre 2019.
Airbus a enregistré 290 commandes nettes d’avions commerciaux (T1 2019 : -58 avions), portant le carnet de commandes à 7650 avions commerciaux au 31 mars 2020. Airbus Helicopters a enregistré 54 commandes nettes (T1 2019 : 66 unités), dont 21 H145, 15 UH-72 Lakota pour l’US Army et 2 Super Puma. Les prises de commandes d’Airbus Defence and Space s’élèvent à 1,7 milliard d’euros. Elles incluent les services associés aux avions militaires, de nouveaux contrats dans les télécommunications et l’intelligence connectée, ainsi que le contrat Phase 1A de démonstrateur du programme européen de Système de combat aérien futur (SCAF).
Le chiffre d’affaires consolidé se contracte de 15%, à 10,6 milliards d’euros (T1 2019 : 12,5 milliards d’euros), reflétant le contexte de marché difficile qui impacte l’activité Avions commerciaux (-21,9%, à 7569 M€), avec 40 livraisons en moins par rapport à l’année dernière à la même époque. Airbus a en effet livré un total de 122 avions commerciaux (T1 2019 : 162 avions), dont 8 A220, 96 avions de la Famille A320, 4 A330 et 14 A350. Airbus Helicopters a livré 47 hélicoptères (T1 2019 : 46 unités) et enregistré un chiffre d’affaires en progression de 19 % grâce à un mix de livraisons favorable et la croissance de ses activités de services. Le chiffre d’affaires d’Airbus Defence and Space est globalement stable en glissement annuel.
Airbus a continué d’améliorer ses performances industrielles au premier trimestre, mais environ 60 avions n’ont pas pu être livrés en raison de la pandémie de Covid-19. Comme annoncé début avril, la situation liée au coronavirus contraint Airbus à ajuster les cadences mensuelles de production d’avions à 40 exemplaires pour la Famille A320, à 2 pour l’A330 et à 6 pour l’A350. Cela représente une baisse d’environ un tiers par rapport aux cadences de production moyennes d’avant la crise.
Compte tenu du contexte actuel lié au Covid-19, diverses mesures ont été annoncées fin mars 2020 pour sauvegarder les liquidités financières de l’entreprise et continuer de financer ses opérations. Au cours des prochains trimestres, l’entreprise poursuivra sa politique de préservation de sa trésorerie, notamment en réduisant ses sorties de fonds. Ces mesures incluent notamment la réduction des dépenses en capital d’environ 700 millions d’euros à environ 1,9 milliard d’euros en 2020, ainsi que le report et la suspension d’activités non-essentielles à la continuité des activités.
L’impact du Covid-19 sur l’activité continue d’être évalué et, compte tenu de la visibilité limitée, en particulier sur la situation des livraisons, aucune prévision n’est avancée.