La DGA lance une nouvelle phase du programme de communication satellitaires Syracuse IV
La Direction générale de l’armement (DGA) a notifié deux accords-cadres à Thales et Airbus, pour le développement d’un système de radiocommunications utilisant un satellite Syracuse IV, permettant d’assurer des communications militaires sécurisées et résistantes au brouillage, entre la métropole et les théâtres d’opération, ou au sein des théâtres.
Les satellites Syracuse 4A et 4B, commandés fin 2015 par la DGA, seront mis en service en 2022 et 2023 pour prendre la relève des satellites Syracuse 3A et 3B. Ils seront rejoints d’ici à 2030 par un troisième satellite optimisé notamment pour une utilisation par les plateformes aéronautiques.
Cette avancée du programme s’inscrit dans la montée en puissance des moyens spatiaux militaires portée par la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025, renforcée en 2019 à l’occasion de la nouvelle stratégie spatiale de défense, qui porte le budget à 5,3 milliards d’euros pour le domaine spatial sur la période 2019-2025.
Les communications longue distance sécurisées et résistantes au brouillage sont un maillon essentiel de l’indépendance stratégique. Le maintien de la connectivité est crucial pour les échanges d’information entre le commandement et les forces armées déployées au sol, en mer ou dans les airs. Elles sont actuellement assurées par le système Syracuse III, en service depuis 2007.
Ce système regroupe deux satellites, des moyens sol destinés aux utilisateurs (terminaux), et des réseaux militaires (stations de raccordement aux réseaux terrestres, centres de gestion). Les moyens sol actuels sont d’ores et déjà compatibles des nouveaux satellites Syracuse IV, mais doivent progressivement être remplacés, modernisés et complétés pour pouvoir exploiter pleinement les nouvelles capacités de ces satellites.
Un premier contrat passé auprès de Thales en 2019 visait à permettre la mise à disposition des forces des capacités de communications améliorées en matière de débit, de disponibilité et de résistance aux menaces, en particulier pour les équipements dans le cadre du programme Scorpion, du Rafale F4, des frégates de défense et d’intervention et des bâtiment ravitailleur de forces. C’est désormais le remplacement complet de la génération actuelle de stations Syracuse III qui est lancé, avec des déploiements massifs de stations terrestres, la mise à hauteur des stations équipant les principaux bâtiments de surface, dont le porte-avions, la production de stations pour les Barracuda, et le développement de stations destinées au standard 2 des MRTT (avion ravitailleur multi-rôles).
L’accord cadre notifié à Thales pour un montant de 354 millions d’euros, commande la prochaine génération du segment sol du système sécurisé Syracuse IV incluant près de 200 stations modernisées (hubs de théâtre, stations tactiques déployables, stations individuelles, stations outre-mer, stations navales embarquées), et un système de gestion sécurisé déclinée dans une nouvelle version à haut débit. Grâce à cette commande, les capacités de communications sécurisées des véhicules de combat terrestre, des bâtiments de surface, des sous-marins, et des aéronefs, pourront bénéficier pleinement des améliorations apportées par Syracuse IV. Toutes les stations du système seront totalement interconnectées, assurant une coopération interarmées sur les théâtres d’opérations et avec les centres de commandements. Les armées françaises bénéficieront ainsi de capacités de communications interopérables fortement accrues en termes de débit, de disponibilité, de résistance aux menaces et de connectivité de bout-en-bout.
L’accord cadre notifié à Airbus pour un montant de 117 millions d’euros, vise quant à lui à développer un nouveau portail de gestion centrale des différents systèmes de communications par satellite utilisés par les armées françaises. Ce portail, en orchestrant les demandes saisies par un état-major ou toute unité déployée au sol, en mer ou dans les airs, permettra d’allouer de manière optimisée les ressources disponibles sur les satellites militaires et commerciaux exploités par les armées, en prenant en compte les critères opérationnels renseignés par les unités, comme le type de terminaux utilisés, la couverture au sol, le niveau de cyber-sécurité, de résistance au brouillage…
Ce contrat comprend aussi l’accroissement de l’opérabilité et de la sécurité du système Comcept, le réseau de communication multi-satellites mis en service dans les armées françaises en 2017, et la poursuite de son déploiement en particulier sur les navires militaires.
Les premières stations issues de ces contrats seront livrées à partir de la fin de l’année 2022.