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“L’objectif de Catalyst ? Réduire drastiquement les délais de mise sur le marché !”

“L’objectif de Catalyst ? Réduire drastiquement les délais de mise sur le marché !”

En octobre dernier, Analog Devices (ADI) nous ouvraient les portes de Catalyst, son centre de développement collaboratif basé à Limerick, en Irlande, et fruit d’un investissement de 100 millions d’euros sur trois ans. Pour ViPress, Leo McHugh, vice-président d’Analog Devices en charge de la division Automatisation industrielle, nous en dit plus sur les objectifs et le modèle économique de ce centre présenté par ADI comme unique en Europe.

Vous avez investi 100 millions d’euros dans le programme Catalyst. Quel est le modèle industriel de ce centre ? Quel retour sur investissement en attendez-vous ?

Leo McHughAu fil des années, nous sommes passés de la fourniture de composants électroniques à la mise en œuvre d’engagements de grande ampleur avec nos clients en nous appuyant sur l’expertise de spécialistes pour résoudre leurs problèmes les plus complexes. Nous sommes ainsi en mesure d’apporter rapidement des solutions innovantes. Pleinement conscients des exigences de plus en plus vives de l’industrie, nous avons lancé le centre Analog Devices Catalyst à destination de nos clients et d’autres partenaires. Le programme Catalyst crée une ambiance propice à la R&D, accélérant l’idéation et l’innovation afin de fournir régulièrement des technologies de rupture avec l’appui d’investissements consacrés à des domaines clés en évolution permanente, à savoir l’IA, la 5G ou l’électrification de l’automobile.

Leo McHugh, vice-président d’Analog Devices en charge de l’automatisation industrielle

Autrefois, un délai de deux ans était généralement nécessaire entre le moment où une technologie était développée et son lancement sur le marché, sachant qu’il fallait ensuite attendre cinq à six ans avant qu’elle soit largement adoptée dans un contexte industriel. Ce délai est trop long, dans la mesure où les avantages d’une innovation, quelle qu’elle soit, sont redondants avant même que la technologie soit déployée. C’est pourquoi nous devons adopter une approche différente et travailler avec l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur en vue d’accélérer le processus au travers d’une collaboration en temps réel.

Notre objectif est de tripler notre production de tranches de silicium en Europe et de doubler notre capacité de production interne. En Irlande, le site de Limerick a déjà généré plus de 1000 brevets depuis son lancement et est à l’origine de la création de plusieurs sites de R&D à travers l’Europe. Au-delà de l’amplification de l’influence mondiale d’ADI Limerick, cette nouvelle expansion contribuera à accélérer l’innovation en dévoilant des produits précurseurs qui renforceront notre chaîne d’approvisionnement et notre offre.

Combien d’entreprises collaborent déjà avec le programme Catalyst ?

Leo McHughBeaucoup ! Les défis commerciaux les plus complexes ne peuvent être relevés de manière isolée. Le fait de travailler selon un modèle plus collaboratif dans le cadre du programme Catalyst a contribué à approfondir les relations établies avec nos clients. À Limerick, nous collaborons avec un large éventail d’entreprises qui couvrent différents secteurs de marché, parmi lesquels les communications avancées, les applications grand public immersives, le secteur industriel au sens le plus large, la santé numérique, l’automatisation des usines, l’Industrie 4.0, l’instrumentation avancée pour la recherche scientifique, les équipements de test automatiques, etc.

Est-ce que le programme Catalyst est ouvert à toutes les structures — grandes entreprises, entreprises de taille intermédiaire (ETI), PME et start-up ? Est-il réservé aux clients d’ADI ?

Leo McHughLe centre Catalyst permet aux équipes de projet, indépendamment de leur taille, de se réunir pour créer ensemble des solutions de pointe avant d’utiliser des technologies dans des environnements simulés et de tester leurs applications finales dans le monde réel. Pas moins de 1500 ingénieurs travaillent avec nos clients et leurs propres clients pour accélérer l’innovation et raccourcir de trois à quatre ans le lancement sur le marché de nouveaux produits finis. À titre d’exemple, une solution robotique ou une application de détection pour applications industrielles peut être prête en deux mois au lieu de deux années habituellement.

Quels sont les types de contrats signés entre le programme Catalyst et les entreprises qui collaborent avec ADI ? Quelle en est la durée ? Est-ce que cela signifie uniquement que les utilisateurs du programme Catalyst achètent des solutions ADI pour industrialiser leurs propres projets ?

Leo McHughLe centre Catalyst est dédié à la cocréation avec des clients d’ADI. Nous nous sommes imposés comme un partenaire de confiance en matière d’innovation et de gestion de la chaîne d’approvisionnement auprès de clients dont les défis deviennent chaque jour plus complexes. Ils bénéficient de notre expertise approfondie et de nos solutions avancées de gestion de la puissance et de traitement du signal, ce qui leur permet d’ajouter leurs propres caractéristiques différenciatrices à leurs produits.

Catalyst est un centre de codéveloppement dont la vocation est de produire des solutions innovantes. Qu’en est-il de la propriété intellectuelle ? Est-ce qu’ADI a la possibilité de réutiliser un concept ou une solution développée à Limerick avec un client dans d’autres projets ou avec d’autres clients ? N’est-ce pas un obstacle dans des secteurs comme l’automobile où la propriété intellectuelle constitue souvent un enjeu crucial ?

Leo McHughADI ne se contente pas de fournir des circuits intégrés : nous créons des solutions conjointement avec nos partenaires et envisageons d’emblée l’application finale. Chaque projet est particulier, et nous faisons en sorte que d’un point de vue contractuel, toutes les parties concernées soient satisfaites avant de s’engager.

En outre, nous avons créé des « IP Zones », des zones dédiées à la propriété intellectuelle qui ont pour objet de protéger l’IP de nos clients. Ces « zones de confidentialité » permettent à ADI et à ses partenaires d’accroître l’engagement des clients, ainsi que de poursuivre le processus de cocréation tout en protégeant les informations sensibles. Nous pouvons ainsi poursuivre le développement de technologies novatrices dans des secteurs tels que l’automobile sans le moindre risque pour nos partenaires.

Pouvez-vous développer n’importe quel type de banc d’essai à la demande d’un client, ou proposez-vous différents types de bancs d’essai ?

Leo McHughLe modèle industriel de l’écosystème ADI s’attaque aux principaux obstacles technologiques que rencontre notre vaste clientèle. Nous comprenons les défis propres aux différents marchés où nous sommes présents. Prenons l’Industrie 4.0 par exemple. Nous avons mis au point des bancs d’essai particuliers pour nos clients et partenaires qui développent des capteurs de nouvelle génération utilisés dans des robots et des cobots, des systèmes de surveillance conditionnelle, des réseaux Ethernet déterministes en temps réel et des solutions pour réseaux maillés intelligents avec l’IA et l’apprentissage automatique aux fins d’analyse dans le cloud.

Dans le même temps, nous nous concentrons sur l’électrification des automobiles avec des bancs d’essai dédiés à des solutions complètes de gestion de batterie sans fil conçues par ADI dans le cadre du programme Catalyst en incorporant des capteurs pour un fonctionnement parfaitement sûr et une surveillance in situ. ADI développe des systèmes connectés en périphérie de réseau (edge) grâce auxquels les experts en technologie peuvent intégrer leurs algorithmes et leur IP dans le flot de données en vue d’améliorer les données analytiques disponibles. Grâce à cette approche, le service pourra évoluer et s’adapter aux besoins des clients qui entament leur parcours dans ce nouvel écosystème.

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