Thales place l’IA au cœur de sa stratégie pour la défense et les systèmes critiques
Le groupe industriel créé cortAIx, une entité qui rassemble les capacités IA de Thales dans le domaine de la recherche, des capteurs et des systèmes, et qui se veut un accélérateur d’IA à destination des forces armées, des avionneurs et des opérateurs d’infrastructures critiques.
Le secteur de la défense connaît depuis plusieurs années des mutations majeures liées à la multiplication des données sur le champ de bataille, tout en bénéficiant des nouveaux usages du monde civil (assistant personnel, analyse vidéo, débruitage, etc.). Pour permettre à ses clients de prendre l’avantage et de gagner en résilience face à un déluge de données, de menaces et d’informations, Thales a réalisé des investissements dans le domaine de la recherche en IA et l’intègre dans ses systèmes critiques depuis une dizaine d’années.
Mais aujourd’hui, l’industriel veut aller plus loin avec l’annonce de la création de cortAIx, une entité qui rassemble les capacités IA de Thales dans le domaine de la recherche, des capteurs et des systèmes. cortAIx se veut un accélérateur d’IA qui dotera les forces armées, les avionneurs et tous les opérateurs d’infrastructures critiques, de solutions hautement sécurisées leur apportant plus d’efficacité dans l’analyse des données et la prise de décision, tout en tenant compte des contraintes spécifiques, telles que la cybersécurité, l’embarquabilité et la frugalité, liées aux environnements critiques.
« Thales s’appuie sur sa maîtrise de l’IA et sur ses atouts majeurs qui font sa force, à savoir son expertise technologique, sa connaissance des domaines critiques (défense et aéronautique, spatial, cyber, identité numérique) et sa gestion des environnements contraints, souligne Patrice Caine, Pdg de Thales. Notre groupe développe déjà des solutions embarquables, frugales, fiables, explicables et sécurisées de bout en bout mais franchit aujourd’hui une nouvelle étape en se dotant de capacités d’IA dimensionnantes, qui répondent aux besoins de sécurité et de souveraineté exprimés par ses clients. »
Avec plus de 600 experts et une centaine de doctorants chaque année en IA, et disposant d’un réseau de partenaires industriels, start-up et académiques de premier ordre dans ce domaine, Thales estime être, depuis une décennie, un acteur majeur de l’IA de confiance. Le groupe affirme avoir déjà intégré de l’IA dans plus d’une centaine de ses produits et services et figure en tête, en Europe, dans le classement des déposants de brevets dans l’IA des systèmes critiques.
Avec pour vocation d’amplifier l’intégration de l’IA dans l’ensemble des secteurs d’activité de l’entreprise (défense, spatial, aéronautique, cybersécurité, identité numérique), cortAIx regroupe trois composantes : cortAIx Lab, cortAIx Factory et cortAIx Sensors.
Basé au cœur du plateau de Saclay, poumon de l’écosystème européen d’innovation, cortAIx Lab est, selon Thales, le plus puissant laboratoire intégré dans le domaine de l’IA critique en Europe.
cortAIx Factory est l’usine technologique en IA de Thales, qui vise à accélérer la qualification et l’industrialisation des outils de développement de l’IA ainsi que les cas d’usage pour les données des systèmes. Thales dote déjà ses systèmes d’IA et continue d’identifier de nouveaux cas d’usages pour accélérer la performance, comme par exemple la planification de missions, la gestion du trafic aérien, le pilotage de drones et de robots. L’IA permet un traitement et une analyse de la situation plus rapide et une utilisation plus intuitive pour accélérer la prise de décision et alléger la charge mentale des opérateurs.
Enfin, cortAIx Sensors correspond à toutes les capacités d’IA dans les capteurs au sein des activités essentiellement défense du groupe. Les capteurs Thales (sonars, radars, radios, optronique) intégrant l’IA offrent des capacités décuplées, à la fois plus précises et plus efficaces, en termes de perception et d’identification de la menace et des cibles. Ils répondent à des contraintes de frugalité en matière de taille, de poids, de puissance et des contraintes de résistance aux environnements extrêmes.
Thales compte ainsi mettre l’IA de confiance au service de ses utilisateurs, qui restent décisionnaires en toutes circonstances. Dans le domaine de l’IA cybersécurisée, Thales a développé des méthodes d’évaluation spécifiques au sein de son laboratoire CESTI (Centre d’Évaluation de la Sécurité des Technologies de l’Information) à Toulouse, agréé par l’ANSSI, pour apporter des solutions sur-mesure aux vulnérabilités décelées en s’appuyant sur l’ensemble de l’expertise du groupe, qui compte plus de 5800 experts en cybersécurité.
Dans les systèmes critiques (sonars, radars, équipements à bord des avions de patrouille maritime ou des avions de combat, etc.), les produits et solutions de Thales, qui bénéficient de technologies de capteurs et de systèmes couvrant l’ensemble des besoins de renseignement, dans les domaines terrestre, aéronautique et spatial, intègrent une IA de confiance qui allège la charge de travail des opérateurs et accélère la détection, l’identification et la classification des objets ou scènes d’intérêt.
Et Thales de citer plusieurs exemples. Destiné aux missions de reconnaissance aérienne et de ciblage, le pod Talios (TArgeting Long-range Identification Optronic System), qui équipe le Rafale, recueille des images qui étaient jusqu’à aujourd’hui analysées au sol. Grâce au Thales Neural Processor, les images capturées en vol seront analysées en temps réel par l’IA embarquée, 100 fois plus rapidement.
Autre exemple, l’unité de Friendly Hacking de Thales qui met à la disposition de ses équipes de développement une capacité inédite dans l’industrie pour passer ses solutions à base d’IA au « crash test » cyber, l’objectif étant de renforcer considérablement la cybersécurité de ses produits mettant en œuvre de l’IA.
Au niveau des radars AirMaster des avions de patrouille maritime pour la surveillance, l’IA embarquée permet d’analyser une quantité de données toujours plus grande et de classifier les cibles en quelques dizaines de secondes.
Dans le domaine des radars de défense aérienne dont les modèles de Thales présentent des performances de haut vol en termes de détection à très basse altitude, l’IA aidera considérablement l’opérateur à l’identification des cibles de petite taille.
De même, dans les systèmes de contrôle du trafic aérien, l’IA permettra l’optimisation du séquencement des avions en approche d’un aéroport, contribuant ainsi à la réduction de l’empreinte carbone.
L’IA peut également faciliter la coordination des systèmes multi-drones et multi-robots, l’autonomie sous contrôle et sécurisée de ces systèmes déchargeant l’opérateur.
Autre application possible, la conception d’interfaces homme-machine innovante qui, couplées à l’IA, permettront aux pilotes d’hélicoptères de préparer leur mission tactique beaucoup plus rapidement et de la modifier en vol, ce qui était jusqu’alors impossible. Le pilote restera bien évidemment maître du choix de sa trajectoire en fonction de l’objectif de la mission, tout en minimisant sa charge cognitive.
Enfin, l’IA dans les radios des forces armées peut améliorer la qualité sonore en environnement « bruité », tout en assurant le maintien de l’autonomie des terminaux équipés.