VoltR lève 4 M€ pour industrialiser le reconditionnement des batteries au lithium en Europe
La start-up angevine compte ainsi poursuivre sa R&D et l’industrialisation de ses procédés de reconditionnement et recruter de nouveaux talents. Un tour de table en série A est d’ores et déjà lancé et devrait être clôturé d’ici le quatrième trimestre 2024.
Jeune entreprise angevine spécialisée dans la collecte et le reconditionnement des batteries au lithium pour leur donner une seconde vie, VoltR a pour ambition de créer une filière européenne pour répondre aux enjeux de décarbonisation et d’approvisionnement du secteur. A ce titre, elle vient de lever 4 millions d’euros pour industrialiser son procédé de reconditionnement de batteries au lithium.
« Ces fonds seront principalement utilisés pour financer les activités d’amorçage de notre société, le développement de notre usine pilote, ainsi que la R&D de nos produits, précise Maxime Bleskine, directeur général et cofondateur de VoltR avec Alban Regnier, François Mallet et Thibaud Maufront (photo). Une part importante de ces fonds sera également dédiée au renfort de nos effectifs, afin de soutenir nos équipes dans la réalisation de nos objectifs stratégiques. »
Ce financement de 4 M€ prend la forme d’une première levée de fonds de 2 M€ réalisée auprès d’un groupe diversifié d’investisseurs. Elle a notamment bénéficié du soutien de C4 Ventures et d’Exergon et a reçu des fonds de Pays de la Loire Participations, d’Anjou Amorçage, ainsi que du réseau de CCI de la région. Parallèlement, VoltR a sécurisé 2 M€ supplémentaires sous la forme d’un mix de dette et de subventions.
A noter qu’un tour de table en série A est d’ores et déjà lancé et devrait être clôturé d’ici le quatrième trimestre 2024.
Fondée en 2022 et forte d’une trentaine de collaborateurs, VoltR a développé des technologies et des procédés reposant sur l’intelligence artificielle, qui permettent la caractérisation, la réaffectation des cellules, puis la refabrication des batteries. A partir de produits usagés qui conservent en moyenne 80% de leur capacité de stockage, VoltR fabrique des batteries destinées à diverses filières et qui répondent aux mêmes attentes que les batteries neuves en matière de qualité et de capacité, voire dépassent parfois leurs performances, explique la société dans un communiqué.
« Notre ambition est de structurer une filière européenne de seconde de vie des batteries lithium afin de limiter au maximum leur impact environnemental, explique Alban Regnier, président et cofondateur de VoltR. Le plus grand gisement de lithium n’est pas enfoui dans les mines, mais chez nous, dans les batteries en fin de première vie dont VoltR souhaite exploiter tout le potentiel pour favoriser la création d’une économie circulaire de la batterie en France et au niveau européen. »
Les ambitions de l’entreprise sont ainsi en accord avec le plan France 2030 dont l’objectif est de concilier réindustrialisation, souveraineté européenne et impératifs écologiques, alors que les projets d’investissements pour ouvrir des gigafactories de batteries en Europe se multiplient.
VoltR rappelle que l’extraction du lithium est particulièrement énergivore et gourmande en eau et que la production d’une batterie neuve génère une empreinte carbone nettement supérieure (70% de CO2) à celle d’un produit arrivé en fin de vie et reconditionné. Par ailleurs, la quasi-totalité de l’approvisionnement européen en batteries provient d’Asie. En 2021, 1,7 million de piles et batteries ont été mises sur le marché français, selon l’Ademe, et des milliers de tonnes de batteries partent au recyclage chaque année en dépit du fait qu’il est possible de leur donner une seconde vie, assure la start-up.
VoltR cible essentiellement les marchés de l’e-mobilité, des appareils électroniques grand public ainsi que des systèmes de stockage d’énergie.