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Le marché français de l’emploi en électronique, vu par Khonexio

Le marché français de l’emploi en électronique, vu par Khonexio

Le cabinet de recrutement spécialisé Khonexio, qui réalise chaque année la seule étude en France consacrée aux salaires des métiers de la R&D, de l’électronique, de la microélectronique et des systèmes embarqués (la prochaine édition sera publiée en novembre prochain), bénéficie de plus de dix années d’expérience dans le recrutement technique. A ce titre, il dispose d’un recul réel pour dégager des tendances précises sur le marché de l’emploi en France dans filière électronique. Pour ViPress.net, David Hourdebaigt, fondateur et dirigeant de Khonexio, fait un point sur la situation.

Quelle est la situation actuelle sur le marché de l’emploi en France dans le secteur de l’électronique ?

Chaque année, en septembre, je fais le même constat : la rentrée rime souvent avec écoute du marché. Après la coupure estivale où l’on se ressource en famille, on a du mal à reprendre le travail car c’est souvent le moment où l’on se rend compte que notre job ne nous satisfait plus pleinement. Le recrutement est cyclique et les RH sont systématiquement confrontées à une hausse des démissions après le retour des vacances d’été.

Mais cette année, c’est un peu différent. Au-delà de la volatilité grandissante des travailleurs – en particulier des jeunes – qui n’hésitent plus à changer d’entreprise, le pourcentage d’ingénieurs en poste en recherche active ou à l’écoute du marché a chuté de 12 points entre 2023 et 2024 et n’est plus que de l’ordre de 10 à 20%. Si bien que les candidats potentiels sur le marché sont moins nombreux cette année, ce qui est inquiétant pour les sociétés qui souhaitent recruter.

David Hourdebaigt, fondateur et dirigeant de Khonexio – © Khonexio

Quels profils recherchent les sociétés qui recrutent ?

Depuis le printemps, on observe que les entreprises recrutent davantage des profils d’expertise technique, au détriment des profils managériaux. Là où, après le Covid, elles avaient besoin d’encadrants pour restructurer et redynamiser des équipes, les sociétés ont aujourd’hui besoin d’enrôler des ingénieurs qui mettent les mains dans le cambouis, au sens noble du terme.

Mais les entreprises qui cherchent à recruter sont souvent très exigeantes, voire trop exigeantes. Il n’est pas rare d’en voir certaines mettre en place un processus de recrutement complexe pour être sûr de miser sur le bon candidat, quand d’autres – se sont parfois les mêmes – recherchent des candidats qui n’existent pas, à la quête du fameux mouton à cinq pattes. Des sociétés qui veulent trois ou quatre profils en un, comme par exemple, un ingénieur qui fasse à la fois de l’analogique, de la puissance, du numérique et du logiciel embarqué. Et cela sans forcément le rémunérer à la hauteur de ses compétences.

Il faut que les entreprises se rendent compte qu’elles n’ont plus autant le pouvoir qu’avant et qu’elles soient un peu plus souples car les candidats sont aujourd’hui sursollicités et ont clairement le choix.

La grande exigence des entreprises n’est pourtant pas le seul élément expliquant leur difficulté à recruter.

Effectivement, les candidats, eux aussi, sont exigeants, surtout la jeune génération qui ne considère plus le travail comme l’essentiel de leur vie, en comparaison de nos parents ou de nos grands-parents, par exemple. C’est une tendance sociétale, leur rapport au travail n’est pas le même et ils savent qu’ils sont demandés, donc ils peuvent se considérer en position de force.

A cela, il faut ajouter le fait que, comme je l’ai dit plus haut, les candidats potentiels sont de moins en moins à l’écoute du marché, ce qui exacerbe les tensions sur le marché de l’emploi en électronique dans notre pays.

Et, bien sûr, subsiste toujours le problème de la formation, qui se traduit par une baisse inexorable du nombre d’ingénieurs diplômés en électronique en France. Encore aujourd’hui, les écoles négligent les spécialisations techniques ou ne fournissent pas l’enseignement correspondant spécifiquement aux besoins des entreprises. C’est un vrai problème.

On constate également la démocratisation fulgurante du freelancing depuis le Covid, ces ingénieurs qui préfèrent se mettre à leur compte pour fournir des prestations de service et de conseil, plutôt que d’intégrer le salariat dans une entreprise.

Je tire également la sonnette d’alarme sur un autre sujet essentiel qu’est le salaire. Il ne faut surtout pas l’oublier car le salaire, et par extension la reconnaissance et la valorisation par le salaire, reste le premier critère pour lequel un salarié a envie de changer d’entreprise.

En tant que cabinet de recrutement en électronique, quelles sont les entreprises qui font appel à vos services ?

Dans le contexte que je viens de décrire, il est clair que les entreprises ont de plus en plus besoin de support externe pour recruter, surtout les PME qui n’ont pas les armées de RH que possèdent les grands groupes pour attirer les talents et souffrent du manque de rayonnement et de publicité. La demande des PME est d’autant plus forte que les grands groupes continuent à être délaissés, les ingénieurs, de plus en plus en quête de sens depuis le Covid, leur préférant de plus petites structures. On ne peut malheureusement pas accompagner tout le monde. On refuse tous les mois des nouveaux partenaires potentiels, à mon plus grand regret. Le cabinet Khonexio propose actuellement une cinquantaine d’offres d’emploi en électronique.

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