La distribution allemande voit poindre une lueur d’espoir

Après une année 2024 difficile, la distribution de composants électroniques en Allemagne a dû affronter un nouveau déclin au premier trimestre 2025, mais les prises de commandes sont reparties à la hausse. Le secteur doit toutefois faire face aux incertitudes économiques, et pour cela, l’association FBDi prône une nouvelle approche.

Selon les derniers chiffres de l’organisation professionnelle FBDi, l’équivalent allemand du SPDEI, le marché de la distribution de composants électroniques outre-Rhin a enregistré, au premier trimestre 2025, une baisse significative de près de 25 % par rapport au même trimestre de l’année précédente. Les membres du FBDi ont ainsi cumulé un chiffre d’affaires de 814 millions d’euros sur les trois premiers mois de l’année, soit le chiffre le plus bas pour un premier trimestre depuis 2021.

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Ce sont une fois les semiconducteurs qui ont connu la baisse la plus importante, avec un repli de 30,5% sur un an, à 492 M€, alors que pour l’ensemble constitué par les composants passifs, électromécaniques et d’alimentation électrique, le recul a été davantage contenu avec des baisses de 16,7% pour les ventes de composants passifs, à 283 millions d’euros, de 9,6% pour les composants électromécaniques et de 8,5% pour les composants d’alimentation électrique.

Mais l’association FBDi entrevoit une lueur d’espoir grâce à la nette augmentation des prises de commandes au premier trimestre 2025, qui ont bondi de 24,1% par rapport à celles du premier trimestre de l’année précédente, pour atteindre 799 millions d’euros. « Avec un book-to-bill de 0,98, on peut espérer une reprise sensible au second semestre, avec la possibilité d’atteindre un résultat globalement en ligne avec l’année précédente, d’autant plus que 2024 a également montré une forte consolidation au second semestre », indique l’association FBDi.

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Reste que l’incertitude demeure. « Les prévisions économiques pour 2025 sont très difficiles à établir car les tensions géopolitiques, la hausse des tarifs douaniers et la fragilité des chaînes d’approvisionnement sont sources d’incertitudes dans le monde entier, déplore Andreas Falke, directeur général de FBDi. La fragmentation croissante de l’économie mondiale a un impact significatif sur la croissance, qui ne devrait progresser que de 2% cette année. L’Allemagne est particulièrement touchée : selon l’Institut économique allemand, le PIB réel diminuera de 0,2%. La politique commerciale américaine perturbe considérablement le commerce international, limitant le commerce mondial de marchandises à un taux de croissance de seulement 1,5%, une évolution qui a un impact particulièrement significatif sur l’économie allemande, tournée vers l’exportation. »

« L’ère de la simple optimisation du prix des biens existants est révolue »

C’est pourquoi le patron de FBDi prône une nouvelle approche. « Les entreprises et les gouvernements doivent prendre des mesures audacieuses pour anticiper et répondre à ces changements majeurs. Les entreprises qui prospéreront demain repensent d’ores et déjà leurs modèles économiques, en misant sur l’innovation, la résilience et la coopération durable. Des réseaux solides, avec des partenaires de distribution qualifiés et une focalisation sur l’innovation, sont donc essentiels pour accroître la résilience et façonner de manière proactive les changements à venir. L’ère de la simple optimisation du prix des biens existants est révolue : des solutions créatives et une vision stratégique sont désormais nécessaires pour assurer un succès à long terme », conclut Andreas Falke.