Airbus et Helsing coopèrent sur l’IA pour associer avions de combat avec et sans pilote
L’avion sans pilote Wingman sur lequel travaillent les deux partenaires est conçu pour interagir avec les avions de combat conventionnels avec pilote (Manned-Unmanned Teaming,) pour assurer le soutien de ces derniers dans leurs missions.
Airbus Defence and Space et Helsing, société britannique spécialisée dans l’intelligence artificielle et les logiciels pour les applications de défense, ont signé cette semaine un accord-cadre de coopération lors du salon aéronautique ILA de Berlin. Selon les termes de l’accord, les deux sociétés travailleront ensemble sur les technologies d’IA qui seront utilisées dans le futur système Wingman (que l’on peut traduire littéralement par « ailier »). Il s’agit d’un avion de combat sans pilote conçu pour interagir avec les avions de combat conventionnels avec pilote (Manned-Unmanned Teaming) pour assurer le soutien de ces derniers dans leurs missions. Le système Wingman pourra par exemple être associé à un Eurofighter et recevoir des ordres de la part du pilote de ce dernier.
Le concept Wingman, qui a été présenté pour la première fois par Airbus Defence and Space au salon ILA cette semaine et se veut une réponse aux besoins opérationnels croissants de l’armée de l’air allemande, est destiné à augmenter les capacités des avions de chasse avec pilote en les dotant de plateformes sans pilote pouvant notamment transporter des armes et effectuer les missions les plus dangereuses.
« Les conflits actuels aux frontières de l’Europe montrent à quel point la supériorité aérienne est importante. L’association d’un avion de combat avec pilote avec une plateforme sans pilote Wingman jouera un rôle central dans l’atteinte de la supériorité aérienne : grâce à cet appui à leurs côtés, les pilotes de chasse pourront opérer en dehors de la zone de danger en donnant des ordres à ces plateformes sans pilote et en conservant à tout moment le pouvoir de décision. Soutenu par l’IA, le système sans pilote prendra en charge les tâches les plus dangereuses, notamment la reconnaissance et la destruction d’objectifs, de même que le brouillage électronique des systèmes de défense aérienne ennemis », argumente Mike Schoellhorn, Pdg d’Airbus Defence and Space (à gauche sur la photo ci-dessous).
« Même si l’humain, le pilote, conservera la main, il est nécessaire que les parties les plus dangereuses d’une mission sans pilote bénéficient d’un haut degré d’autonomie, ce qui implique l’utilisation de l’IA, souligne, pour sa part, Gundbert Scherf, co-Pdg de Helsing (à droite sur la photo ci-dessous). Du traitement des données des capteurs à l’optimisation des sous-systèmes jusqu’à la fermeture de la boucle au niveau du système, les capacités définies par logiciel et l’IA seront un élément essentiel du système Wingman pour l’armée de l’air allemande. »
Dans le cadre de l’accord, Airbus apportera son expertise dans l’interaction des avions de combat avec et sans pilote et en tant que maître d’œuvre de grands programmes de défense européens tels que l’Eurofighter ou le transporteur militaire A400M. De son côté, Helsing contribuera au projet avec sa pile d’IA dédiée aux capacités de mission pertinentes définies par logiciel, y compris la fusion de divers capteurs et algorithmes pour la guerre électronique.