Distribution européenne : dans un marché toujours en baisse, la France limite la casse
Malgré un rebond par rapport au quatrième trimestre 2024, le marché européen de la distribution de composants électroniques a poursuivi sa chute au premier trimestre 2025 avec un repli de 14,3% en glissement annuel, selon Dmass Europe. La France limite sa baisse à 8,4% sur un an.
Selon Dmass Europe, une organisation qui représente environ 85% des distributeurs européens de composants électroniques, le marché européen de la distribution de composants électroniques s’est élevé à 3,92 milliards d’euros. Si l’on constate un rebond de 15,6% par rapport aux 3,39 milliards d’euros du quatrième 2024, ce marché a connu un repli de 14,3% en glissement annuel, enchaînant ainsi un septième trimestre consécutif de baisse sur un an, dont quatre au-delà de la barre des 20%
© Dmass Europe
« Les corrections sur les marchés européens des composants ont persisté jusqu’au premier trimestre 2025. Le secteur de la distribution, après avoir prospéré par le passé, est désormais confronté à des déclins disproportionnés », déplore Hermann Reiter, président de Dmass Europe.
Parmi les pays les plus touchés au premier trimestre 2025, hormis la Russie, figurent l’Autriche (-29,7%), la Turquie (-25,1%), l’Allemagne (-23,3%), l’Italie (-21,2%) et le Benelux (-17,1%). La France limite la casse avec un repli de 8,4% sur un an, à 345,8 M€, mais reste le quatrième marché européen derrière l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni (voir tableau ci-dessous).
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Dans le détail, la baisse a été, une nouvelle fois, particulièrement forte pour les semiconducteurs au premier trimestre 2025 avec un plongeon de 19,6% sur un an, à 2,37 Md€. En revanche, la baisse n’a été que de 4,6% pour les composants IP&E (connectique, passifs et composants électromécaniques), à 1,55 Md€. Ce qui fait dire à Hermann Reiter : « Pour les composants IP&E, la baisse s’est poursuivie au premier trimestre, mais à un rythme beaucoup plus lent, ce qui semble indiquer que le pire se situe désormais derrière nous. »
En ce qui concerne les semiconducteurs, c’est une toute autre histoire car tous les pays ont subi de fortes baisses au premier trimestre 2025 (voir tableaux en bas de cet article), à l’exception notable de l’Irlande (-1,2%), de la Suisse (-3,8%) et de la Péninsule ibérique (-1,9%). La France, elle, n’échappe pas au repli mais s’en sort mieux que les autres grands marchés, avec un recul de 11,7% sur un an, alors que l’Allemagne et l’Italie s’affaissent de plus de 27% et le Royaume-Uni s’infléchit de près de 20%.
En ce qui concerne les composants IP&E, les baisses sont moins spectaculaires, exception faite de l’Allemagne (-13,7%) et de l’Autriche (-14,7%) qui font figure de plus mauvais élèves de la zone EMEA. Avec un repli de 4%, la France fait un peu mieux que la moyenne des pays européens.
Stabilisation du marché en 2025 ?
Pour 2025, le président de Dmass Europe évoque la difficulté d’émettre une prévision, tant les paramètres susceptibles de modifier la donne se sont multipliés ces derniers temps.
« Les prévisions ont rarement été aussi difficiles. Les tensions géopolitiques, les tarifs douaniers et les incertitudes de la chaîne d’approvisionnement mondiale ont rendu les prévisions presque impossibles. Que les tensions augmentent ou diminuent, un retour à « l’ancienne normalité » est hors de portée. Au lieu de cela, l’adaptabilité devient essentielle », assure Hermann Reiter.
Le patron de Dmass Europe se risque pourtant à un pronostic relativement optimiste pour le marché européen de la distribution de composants électroniques en 2025, non sans le justifier. « À mesure que les pressions extérieures s’accentuent, l’UE montre des signes de renforcement de son noyau dur. Une enquête de Deloitte met en évidence des résultats inattendus, avec une hausse des investissements dans l’UE, toujours considérée comme le marché le plus prévisible. Même si une consolidation plus forte à partir du deuxième trimestre 2024 améliorera les comparaisons d’une année sur l’autre, la véritable croissance reste incertaine et mettra probablement du temps à se matérialiser. On estime que cette année se clôturera à un niveau similaire à celui de l’année dernière, ce qui serait tout de même un résultat remarquable compte tenu de la baisse de 14,3% constatée au premier trimestre », indique-t-il.
Et Hermann Reiter de conclure : « Dans l’ensemble, la situation économique reste difficile, mais il existe des signes de stabilité et d’adaptation à long terme. Dans ce climat économique turbulent, des réseaux de distribution solides sont plus essentiels que jamais. Les vrais défis résident dans la transformation des structures connues et dans la nécessité de faire face à ce rythme élevé de changement avec des solutions résilientes. Nous répondrons positivement à ces nombreux changements par des innovations car, comme le dit le vieil adage, les grands défis apportent toujours de grandes solutions. »
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