Fabrication intelligente : les entreprises françaises, championnes d’Europe des investissements en automatisation, mais…
Une étude menée par Sapio Research et Plex Systems pour le compte de Rockwell Automation et portant sur la fabrication intelligente, révèle que plus de 40 % des entreprises manufacturières peinent à être compétitives en raison d’un manque de ressources technologiques et d’une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. La France ne fait pas exception, même si elle est le pays européen dans lequel les investissements en matière d’automatisation sont les plus élevés.
Rockwell Automation, spécialiste de l’automatisation industrielle et de la transformation numérique, a récemment publié les résultats de sa huitième étude annuelle consacrée à « L’état de la fabrication intelligente ». Dans le cadre de cette enquête, plus de 1350 entreprises actives dans 13 des principaux pays manufacturiers – dont la France – ont été interrogées. Cette étude à l’échelle mondiale souligne l’impact des technologies de fabrication intelligente sur l’optimisation des données, sur l’attractivité des métiers, ainsi que sur la réduction des risques pour la chaîne logistique, la qualité et la cybersécurité. Elle permet également de situer la France dans le grand concert mondial des pays industriels et de cerner ses spécificités.
L’un des principaux enseignements de cette étude révèle que la grande majorité des sondés est convaincue que la technologie leur permettra d’atteindre une croissance à la fois rentable et durable, une plus grande agilité, plus de résilience et d’attractivité, tout en maintenant leurs niveaux de qualité.
Pour autant, l’étude fait état de plusieurs défis que doivent surmonter les industriels. Elle révèle également les principaux besoins qui freinent aujourd’hui la mise en œuvre d’un process intelligent dans l’atelier de production :
• Besoin de main-d’œuvre en hausse. Selon l’enquête, 35 % des personnes interrogées à travers le monde estiment que leur entreprise ne dispose pas de la main-d’œuvre qualifiée, nécessaire pour devancer ses concurrents. En l’espace d’un an, ce chiffre est passé à 40 % pour la France et 44 % pour l’Europe.
• Besoin de s’équiper en moyens technologiques. À ce problème de recrutement de la main-d’œuvre qualifiée s’ajoute le manque de technologie : en France, ce besoin est latent puisque le pays pointe en tête au niveau européen avec 42 % des sondés évoquant un besoin de s’équiper en moyens technologiques.
• Choix d’équipements industriels durcis. Sur l’ensemble des appareils connectés utilisés dans les activités de fabrication, 35 % des entreprises françaises utilisent des équipements industriels durcis contre 40 % en Europe et 54 % dans le monde. Si l’utilisation de ce type d’équipements a tendance à baisser, elle demeure toutefois essentielle.
• Le gaspillage des données reste un défi. Actuellement, 32 % des données collectées à travers le monde ne sont pas utilisées, contre 33,4 % en France, où 6 % des entreprises admettent ne pas utiliser entre 75 et 100 % des données qu’elles collectent (contre 2 % au total).
• L’importance de la fabrication intelligente encore à démontrer. Selon les résultats de l’étude, 73 % des sondés déclarent que la fabrication intelligente joue un rôle très important dans le succès futur de leur entreprise, contre 83 % lors de l’édition précédente. Ce taux est de 71 % en France où, d’ailleurs, 7 % des entreprises pensent qu’elles n’investiront pas dans ce domaine avant deux ans. Enfin, 15 % d’entre elles ne sont pas du tout sûres d’investir.
Automatisation : les entreprises françaises, championnes européennes des investissements technologiques
Convaincues de l’impact positif des nouvelles technologies sur la productivité et la croissance durable, les entreprises françaises se montrent plutôt exemplaires. Celles-ci se hissent en effet en tête du classement européen en matière d’investissements technologiques. Ainsi, selon l’étude, le pourcentage du budget d’exploitation investi en faveur de la technologie est de 24,2 % en France. En dehors du Vieux Continent, l’Inde pointe en tête avec 34,7 %, suivie des États-Unis (27 %) et du Japon (24,2 %), à égalité avec la France, qui affiche le score le plus élevé de tous les pays européens.
Les résultats de cette étude mondiale indiquent que l’automatisation des processus (33%), le Cloud et les logiciels en tant que service SaaS (30%) ainsi que l’Internet des objets (25%) sont les trois domaines qui affichent le meilleur retour sur investissement. Les entreprises françaises sont en phase avec les deux premiers choix (29 % pour l’automatisation des processus et 26 % pour le cloud/SaaS), le podium tricolore étant complété par la réalité augmentée, mixte et virtuelle (RA/RM/RV), à 23 %, en lieu et place de l’IoT.
Afin d’améliorer leurs performances, 37 % des entreprises françaises comptent même accélérer le déploiement de l’automatisation au cours des cinq prochaines années, avant le développement de la formation et des programmes en faveur des employés (35 %) et l’adoption de la technologie Cloud (33 %).
De nombreux défis à relever pour rendre la fabrication intelligente
Pour ce faire, elles devront néanmoins relever plusieurs défis. Tout d’abord, les entreprises françaises doivent améliorer la mise en œuvre de politiques ESG, c’est-à-dire l’importance accordée aux critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. « À 71 %, la France se situe nettement en dessous de la moyenne mondiale des entreprises déclarant avoir mis en œuvre une politique ESG partielle (78 % au niveau mondial et 76 % en Europe). De même, l’évaluation des besoins métier est le principal écueil pour les chefs d’entreprise français (41 % d’entre eux) », détaille Gilles Pacaud, directeur de Rockwell Automation France.
Enfin, si la France peine à valoriser le rôle de la technologie pour relever les défis liés à la main-d’œuvre (62 %, derrière les États-Unis à 84 %, l’Inde à 83 % et le Mexique à 80 %), elle est également freinée par les infrastructures existantes. Alors que dans le monde, le principal obstacle à la fabrication intelligente réside pour l’essentiel (42 %) dans l’absence de compétences, les entreprises françaises abordent ces obstacles différemment. En tête de liste figurent la difficulté à remplacer les systèmes existants (47 %), la résistance des employés à l’adoption de nouvelles technologies (44 %), le coût des initiatives de fabrication intelligente et le manque de compétences (40 % dans les deux cas).
S’appuyer sur un partenaire fiable, à fort degré d’expertise et d’expérience
Les résultats de l’étude mettent en lumière le rôle essentiel que joue la technologie, à la fois pour réduire les risques et assurer la croissance. « Pour relever le défi de la technologie, les entreprises manufacturières peuvent s’appuyer sur un partenaire disposant d’une expertise et d’une expérience pertinentes dans le secteur, et qui sera capable de les conseiller et de les guider dans la mise en œuvre d’une solution adaptée en vue d’atteindre les résultats souhaités », précise Gilles Pacaud.
Avec près de 26 000 salariés et des clients dans plus de 100 pays, Rockwell Automation, dont le siège social se trouve à Milwaukee (Wisconsin), est l’un des leaders mondiaux en matière d’automatisation industrielle et de transformation numérique. Le groupe allie une large gamme de solutions industrielles à un écosystème important de partenaires pour relever les défis de ses clients et les accompagner dans leur développement.
Méthodologie de l’étude
Réalisée en association avec Sapio Research et Plex Systems dans treize des plus grands pays manufacturiers, cette étude a analysé les réponses de 1353 personnes occupant un large éventail de fonctions – du management aux plus hauts postes de direction – et couvrant les industries de fabrication discrète, de procédé et hybrides, selon une répartition équilibrée en fonction de la taille et du chiffre d’affaires des entreprises (entre 10 millions à plus de 10 milliards de dollars).
Les conclusions complètes du rapport sont disponibles en cliquant sur ce lien.