IoT : le Français Actility acquiert son compatriote API-K
Créé par les fondateurs de la technologie LoRa, le Grenoblois API-K est à l’origine d’une technologie de géolocalisation extérieure qui permet d’améliorer grandement l’efficacité du sauvetage de personnes disparues en montagne ou en mer.
Fournisseur de solutions de connectivité industrielles pour les réseaux à faible consommation et à longue portée (LPWAN), le Français Actility a procédé à la mi-juillet à l’acquisition de la start-up grenobloise API-K, spécialisée dans les dispositifs de géolocalisation extérieure dédiés à la sécurité et au sauvetage de personnes. Ce rachat, dont le montant n’a pas été dévoilé, fait suite à plusieurs années de coopération entre API-K et Abeeway, une filiale à 100 % d’Actility, dans la conception de matériels et les réseaux IoT basse consommation LoRaWAN à destination des stations de ski.
API-K, dont les fondateurs, Nicolas Sornin et François Sforza, sont les inventeurs de la technologie LoRa à l’époque où ils travaillaient chez Cycleo avant son rachat par Semtech en 2012, est à l’origine d’une technologie de sauvetage de personnes qui augmente le rayon de recherche efficace de deux ordres de grandeur par rapport à la technologie existante. Les équipes de secours aériennes peuvent ainsi capter le signal de la balise de localisation personnelle (Personal Location Beacon ou PLB) d’API-K jusqu’à 10 km. Et contrairement aux systèmes existants qui dépendent d’équipements coûteux et difficiles à intégrer, le détecteur de géolocalisation API-K est léger et portable (il pèse moins de 100 g), et peut embarquer aisément à bord d’un drone.
Des caractéristiques qui permettent de réduire considérablement le temps de récupération des personnes. Si la personne recherchée est dans le rayon de recherche autour de sa dernière position connue, un hélicoptère sera en mesure de la survoler en quelques minutes, même si elle est ensevelie sous la neige, assure API-K. Les détecteurs de la société sont d’ores et déjà déployés par les équipes de secours héliportées françaises (PGHM).
« La balise de localisation personnelle permet d’être détecté et localisé de manière très efficace, et ce même en dehors de toute couverture d’un réseau télécoms, précise Olivier Favre, responsable de la Cellule Innovation Montagne-Sécurité Intérieure du Peloton de Gendarmerie de Haute-Montagne (PGHM). Toute personne équipée d’une balise API-K/Abeeway en France est, dès aujourd’hui, retrouvable par le PGHM suite à un appel d’un proche au 112. »
API-K sera intégré à Abeeway et étendra le portefeuille de brevets et de technologies de localisation d’Actility, l’objectif étant d’intégrer la technologie PLB d’API-K dans les produits de marques leader du marché de l’outdoor grâce à des licences et d’équiper davantage d’organisations de secours et d’équipes d’intervention d’urgence avec ce système de détection. Actility envisage d’étendre le domaine d’application de la technologie à la sécurisation des parcs naturels, au sauvetage maritime et à la récupération d’actifs volés. « Nous allons travailler pour que la technologie API-K devienne le nouveau standard pour la geosécurité des activités outdoors, mais aussi, plus généralement, pour le Search & Rescue (SAR) aérien et terrestre », assure Olivier Hersent, fondateur du groupe Actility.
Quant à Nicolas Sornin et François Sforza, ils reviennent sur le chemin parcouru depuis l’invention de LoRa. « Depuis notre invention de LoRa, nous avons travaillé sans relâche pour étendre les réseaux IoT à travers des pays entiers et même dans l’espace. Malgré tout, des situations d’urgence peuvent survenir lorsque le réseau n’est pas disponible. Avec la technologie de localisation de pair-à-pair d’API-K, les équipes de secours n’ont plus besoin de passer des heures dans le ciel à chercher un minuscule point au sol. Le signal LoRa à longue portée devient alors une technologie qui peut sauver des vies, et c’est l’une de nos réalisations qui a le plus de sens. Nous sommes ravis que notre partenaire de longue date Actility souhaite développer plus largement cette technologie », concluent les fondateurs d’API-K.