La distribution européenne poursuit sa chute
Selon Dmass Europe, le marché européen de la distribution de composants électroniques a poursuivi sa chute au deuxième trimestre 2024, avec un repli sévère de 26,9% en variation annuelle. Il s’agit du quatrième trimestre consécutif de forte baisse. Face à la situation, Dmass Europe alerte les politiques.
La contraction du marché européen des composants électroniques s’est poursuivie au deuxième trimestre 2024 et le secteur de la distribution a été particulièrement touché. C’est ce qui ressort du dernier rapport de Dmass Europe, publié cet été, qui fait état d’un plongeon de 26,9%, en variation annuelle, du marché européen de la distribution de composants électroniques pour s’établir à 4,09 milliards d’euros. Il s’agit du quatrième trimestre consécutif de baisse sur un an, après les replis de 5,6% au troisième trimestre 2023, de 17,3% au dernier trimestre 2023 et de 23,3% au premier trimestre 2024.
Au deuxième trimestre 2024, c’est surtout la très forte baisse enregistrée pour les semiconducteurs qui a entraîné le marché vers le bas. Le marché européen de la distribution de semiconducteurs a ainsi chuté de 33,1% sur un an, à 2,62 Md€, soit la valeur des ventes la plus faible enregistrée depuis le quatrième trimestre 2021. Parallèlement, le repli n’a été “que” de 12,6% sur un an, à 1,48 Md€, du côté des composants IP&E (connectique, passifs et composants électromécaniques).
« En raison des niveaux de stocks toujours élevés, en particulier dans le domaine des semiconducteurs, et des incertitudes macroéconomiques, un retour à la croissance en 2024 pour la distribution est peu probable, déplore Hermann Reiter, président de Dmass Europe. On constate cependant que le marché des composants IP&E amorce un début de normalisation, ce qui renforce notre confiance dans un retour à la croissance en 2025. Ce qui nous rend un peu nerveux, c’est la faible visibilité au sein de la chaîne d’approvisionnement et l’absence de stratégies d’approvisionnement à plus long terme. Espérons que l’industrie ne commette pas les mêmes erreurs qu’en 2020. »
Pour la partie semiconducteurs, Dmass note des disparités notables avec un plongeon impressionnant de plus de 43% sur un an du marché allemand au 2è trimestre 2024 (voir tableaux en fin d’article), tandis que des pays et régions comme le Royaume-Uni, la France, la péninsule ibérique et l’Europe de l’Est ont fait mieux que la moyenne européenne, tout en accusant des replis supérieurs à 20% (-23,8% pour la France, à 210,6 M€).
Concernant les composants IP&E, l’Allemagne a accusé, l’un encore, l’une des plus fortes baisses (-22,8%), alors que la France, le Royaume-Uni, les pays nordiques et l’Europe de l’Est ont fait bien mieux que la moyenne (-5,6% pour la France, à 152,3 M€).
Appel à une aide des politiques
« Nous espérons sincèrement que le deuxième trimestre a été le point bas de la consolidation actuelle du marché et que la confiance des clients reviendra bientôt. Mais une chose est sûre, c’est que notre optimisme à long terme pour l’électronique en général et les composants en particulier est inébranlable, assure Hermann Reiter, président de Dmass Europe.
Mais parallèlement à cette détermination affichée, le patron de Dmass tient à alerter les politiques sur la situation actuelle. « Compte tenu des défis macroéconomiques actuels, nous espérons une aide de la part des politiques. Pour être franc, l’Europe ne profite pas de l’engouement suscité par l’IA car elle dépend fortement de l’industrie et de l’automobile. Nous espérons donc que l’Union européenne continuera à soutenir la transformation numérique, mobile et énergétique définie dans le programme Fit-for-55. L’Europe a une énorme opportunité de créer une société durable grâce à des technologies tournées vers l’avenir », conclut Hermann Reiter.
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