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L’Etat va racheter l’activité Advanced Computing d’Atos pour 500 à 625 M€

L’Etat va racheter l’activité Advanced Computing d’Atos pour 500 à 625 M€

L’histoire bégaie et Bull pourrait être renationalisé :  en grande difficultés, Atos annonce en effet avoir reçu une offre non engageante de l’État français portant sur l’acquisition potentielle de 100% des activités Advanced Computing de sa division BDS (« Big data et sécurité »), sur la base d’une valeur d’entreprise de 500 millions d’euros, pouvant être potentiellement portée à 625 millions d’euros en incluant des compléments de prix. Une première tentative sur un périmètre plus important avait échoué en octobre.

Issue de Bull, l’activité Advanced Computing d’Atos regroupe les divisions High-Performance Computing (HPC) & Quantum ainsi que les divisions Business Computing & Artificial intelligence. Les activités emploient actuellement environ 2500 salariés et ont généré un chiffre d’affaires d’environ 570 millions d’euros en 2023. L’activité Advanced Computing d’Atos conçoit et fabrique à Angers des serveurs de haute performance ainsi que des supercalculateurs, technologies critiques dont les applications au profit de la Défense et de l’industrie française sont essentielles pour notre souveraineté.

Antoine Armand, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, se félicite de l’ouverture de discussions exclusives avec Atos à la suite de l’offre déposée le 24 novembre par l’Agence des Participations de l’État, visant à acquérir l’intégralité des activités « Advanced Computing » du groupe Atos. Cette étape clé confirme la solidité du projet de l’État pour ces activités souveraines.

L’acceptation par Atos de cette offre permet d’ouvrir une phase d’audit approfondi dont l’objectif est d’aboutir dans les prochains mois à un contrat d’acquisition, qui devra être validé par la juridiction compétente dans le cadre du plan de sauvegarde en cours. Les autres activités souveraines du groupe Atos font d’ores et déjà l’objet d’une protection adéquate par l’intermédiaire de la convention et de l’action de préférence dont bénéficie l’État. Leur cession sera menée par Atos dans le cadre d’un processus distinct et sur la base d’une liste d’acquéreurs possibles agréés par l’État.

« L’ouverture des discussions exclusives entre l’État et Atos constitue une première étape cruciale, non seulement pour le redressement et la restructuration du groupe mais aussi pour la sécurisation de l’activité stratégique des supercalculateurs. Il est du rôle de l’Etat que de garantir, comme actionnaire lorsque cela le justifie, la pérennité et le développement des activités industrielles les plus stratégiques pour notre souveraineté », a déclaré Antoine Armand, ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.

L’offre reçue de l’État français prévoit une période d’exclusivité jusqu’au 31 mai 2025. Dans l’hypothèse où les négociations exclusives conduiraient à un accord et sous réserve de l’obtention des autorisations usuelles, un contrat de cession d’actions engageant (Share Purchase Agreement) pourrait être conclu jusqu’à cette date. Un paiement initial de 150 millions d’euros à verser à Atos est prévu à la signature du contrat de cession d’actions engageant.

Comme convenu avec les créanciers financiers, une évaluation du périmètre cédé sera menée par un expert indépendant désigné par la société afin de déterminer notamment si les conditions de l’opération reflètent une juste valeur de marché. Par ailleurs, conformément au jugement arrêtant le plan de sauvegarde accélérée d’Atos, l’opération sera soumise à l’information du Tribunal de commerce spécialisé de Nanterre.

En outre, Atos s’engagerait à lancer un processus de cession organisée pour ses activités Cybersecurity Products et Mission Critical Systems, lesquelles ont généré un chiffre d’affaires d’environ 340 millions d’euros en 2023.

Au départ, ces activités faisaient partie des premières négociations avec l’Etat en octobre, mais elles n’ont pas abouti. Plusieurs acteurs privés dont potentiellement Thales pourraient être intéressés parce ces activités sensibles comme le C4I (« command, control, communications, computers and intelligence ») ou les systèmes de communications des avions Rafale.

Quel impact de la cession des activités Advanced Computing sur le processus et le calendrier de la restructuration financière en cours ? Le plan de sauvegarde accélérée, arrêté par le Tribunal de commerce spécialisé de Nanterre le 24 octobre 2024, a prévu la possibilité d’une cession des activités Advanced Computing du groupe. Les prévisions présentées dans le plan de sauvegarde accélérée ne prenaient cependant pas en compte cette cession, au vu des discussions en cours. Sur la base d’une valeur d’entreprise de 500 millions d’euros, l’opération envisagée devrait conduire à un levier financier pour 2027 compris entre 1,8x et 2,1x, en fonction du résultat de l’augmentation de capital en cours. La date indicative de réalisation des opérations de restructuration financière du groupe est toujours prévue d’ici la fin de l’année ou début janvier 2025.

Atos est un leader international de la transformation digitale avec environ 82 000 collaborateurs et un chiffre d’affaires annuel d’environ 10 milliards d’euros. Numéro un européen du cloud, de la cybersécurité et des supercalculateurs, le groupe fournit des solutions intégrées pour tous les secteurs, dans 69 pays. La raison d’être d’Atos est de contribuer à façonner l’espace informationnel.

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