L’ex dirigeant d’Ommic soupçonné d’espionnage industriel au profit de la Russie et la Chine
Selon des informations de notre confrère Le Parisien, l’ancien directeur général de l’entreprise francilienne spécialisée dans les semiconducteurs III-V aurait fourni à ces deux pays des éléments sensibles concernant la technologie GaN (nitrure de gallium) utilisée dans les équipements militaires.
« Livraison à une puissance étrangère de procédés, documents ou fichiers de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ». Tel est le chef d’accusation qui a valu à Marc R., ex directeur général de la société francilienne Ommic, spécialisée dans les semiconducteurs III-V (GaAs, GaN et InP) destinés aux marché du sans fil, de l’espace, de la défense et de la fibre optique, d’être mis en examen et placé sous contrôle judiciaire en mars dernier, d’après des informations révélées le 27 juillet dernier par notre confrère Le Parisien. Selon le quotidien, le dirigeant Français est soupçonné d’avoir livré des secrets industriels à la Russie et à la Chine concernant la technologie GaN (nitrure de gallium) utilisée dans les équipements militaires français depuis cinq ans.
Si le pot aux roses n’a été dévoilé que cet été, les premiers soupçons sont intervenus dès janvier 2021, selon Le Parisien, lorsque la douane a intercepté une première livraison supposée illégale de puces GaN à destination de la Chine. Puis, en novembre 2022, le Parquet national antiterroriste demande à la DGSI et à l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière de faire la lumière sur les agissements du dirigeant d’Ommic, Marc R., enquête qui a mené à sa mise en examen en mars, précise notre confrère.
Outre les livraisons d’éléments sensibles à la Chine, l’entrepreneur est également soupçonné d’avoir acheminer ce même type de composants vers la Russie par le biais d’un montage financier visant à contourner l’embargo militaire entre la France et la Russie. Pour l’ensemble de ces faits, il encourt quinze ans de détention et de 225 000 euros d’amende.
Toujours d’après Le Parisien, plusieurs autres personnes sont dans le viseur de la justice française, notamment un homme d’affaires chinois lié au secteur de la défense, qui avait racheté 94% des parts d’Ommic en 2018 par l’entremise d’un fonds d’investissement créé en France. Mais en 2023, la société basée à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne) est passée sous pavillon américain, la société Macom Technology Solutions l’ayant acquise pour 38,5 millions d’euros au cours d’une transaction finalisée en juin dernier. De là à y voir une nouvelle illustration de la guerre que se livrent États-Unis et Chine dans le secteurs des composants électroniques sensibles…