Omerin construit en France la plus grande usine européenne dédiée aux câbles pour la mobilité électrique

Désireux d’intégrer le top 10 des acteurs mondiaux du marché, le groupe français va investir quelque 20 millions d’euros dans la première tranche de 12 000 m² de cette unité de production qui sera située dans le bassin de Clermont-Ferrand.

Historiquement reconnu pour ses câbles électriques pour conditions extrêmes (-190°C à +1400°C) utilisés dans le ferroviaire, le naval, l’aéronautique, l’électromécanique, l’industrie lourde et les énergies renouvelables, le groupe français Omerin ambitionne d’être un acteur de la décarbonation des transports en investissant massivement pour développer son offre et sa présence sur le marché de la mobilité électrique.

Fort du succès de ses câbles spéciaux pour la mobilité électrique et compte tenu des perspectives de développement de ce marché en plein essor, le groupe dont le siège social est implanté à Ambert (Puy-de-Dôme), à mi-chemin entre Clermont-Ferrand et Saint-Étienne, a donc décidé de créer une division dédiée, Omerin eMobility, et surtout d’investir dans la construction d’une usine entièrement consacrée à la production de câbles pour la mobilité électrique, avec l’objectif qu’elle soit opérationnelle dès le 2è trimestre 2025.

« Nos technologies et notre savoir-faire correspondent parfaitement aux besoins de ce nouveau marché. Notre gamme de câbles dédiés à l’eMobilité rencontre déjà un grand succès, et il est rapidement apparu que nous devions nous organiser et augmenter notre capacité de production pour répondre aux exigences et aux besoins de nos clients sur un marché en forte croissance. La création d’une entité spécifique et la construction d’une nouvelle usine nous a semblé comme une évidence », expliquent Xavier Omerin et Pierre Sanvoisin, respectivement président et directeur général d’Omerin.

L’entreprise ne cache pas ses ambitions car la surface constructible de presque sept hectares de ce nouveau site basé dans la zone d’activité d’Orléat-Lezoux, dans le bassin de Clermont-Ferrand, va lui permettre de planifier plusieurs tranches de travaux d’extension successifs pour devenir, à termes, « le plus grand site européen dédié exclusivement à la production de cette gamme de câbles ». Aujourd’hui challenger sur ce marché du câble pour la mobilité électrique, le groupe souhaite gravir les échelons pour intégrer le top 10 des acteurs mondiaux du secteur.

Et pour se donner les moyens de ses ambitions, la société va investir quelque 20 millions d’euros dans la première tranche de 12 000 m² de ce projet jusqu‘au démarrage de l’usine. La nouvelle division et la nouvelle usine accueilleront des équipes aux compétences multiples (opérateurs de conduite de lignes de production, techniciens, ingénieurs R&D, méthodes, amélioration continue, responsable qualité systèmes et produits, RH, commerce…). A terme , le site d’Orléat devrait employer une centaine de personnes. Le recrutement et la formation des équipes démarreront d’ailleurs dans les prochains mois. Omerin précise que ce projet n’entraînera aucun transfert de charges des usines actuelles vers ce nouveau site, ni aucune réduction d’effectifs des sites actuels en service. Les investissements planifiés sur les autres sites sont également maintenus et accélérés, assure l’entreprise.

Cette usine sera certifiée selon la norme automobile de référence IATF 16949 et accueillera un outil industriel de dernière génération, ultra moderne, afin de répondre aux standards les plus élevés du marché. Modulable, évolutive et visant une faible émission de CO2, elle intégrera, outre une toiture couverte de panneaux solaires photovoltaïques en autoconsommation, des lignes d’assemblage, de compoundage, d’extrusion, de blindages électromagnétiques basses et hautes fréquences et de conditionnement, ainsi qu’un laboratoire et une plateforme logistique.

Un marché en plein essor

Selon Omerin, le marché mondial des câbles pour le secteur automobile est évalué à 10 milliards d’euros et va croître de 5% par an sous l’influence combinée de la hausse des volumes, de la valeur des véhicules et surtout de la forte réduction des véhicules à moteurs thermiques, jusqu’à leur disparition, au profit des véhicules électriques ou électriques alimentés à l’hydrogène.

Le groupe table également sur le fait que la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) reste le premier marché pour la mobilité électrique, même si la Chine la talonne. Surtout, la teneur en câbles des véhicules électriques augmente fortement par rapport aux véhicules thermiques car les câbles transmettent surtout l’alimentation et la puissance et deviennent un composant primaire du véhicule là où ils étaient cantonnés à transmettre majoritairement des courants basse tension sur les véhicules thermiques.

Omerin estime ainsi que, sur un véhicule de tourisme, la longueur moyenne de câbles passera de 1,5 km à 4 km, inclus les câbles dit basse tension (12 V – 48 V), 50 à 80 mètres de câbles haute tension (400 V – 800 V) et les câbles de données (LIN, CAN, LVDS, MOST, etc.). De facto, l’usage des câbles s’étend naturellement aux périphériques des motorisations électriques tel que les onduleurs, convertisseurs et autres chargeurs embarqués, totalement absents des véhicules thermiques.

La mobilité électrique ne concernant pas uniquement les véhicules électriques, la nouvelle division d’Omerin cible également les véhicules utilitaires, les poids lourds, les bus, les trains, les métros, les tramways, les bateaux, les avions, etc.

Créé en 1959 par Michel Omerin, le groupe français éponyme est l’un des tout premiers fabricants mondiaux de fils et de câbles électriques spéciaux pour conditions extrêmes (environ 70% de ses activités). Il est implanté sur 16 sites de production, dont 11 en France (Puy de Dôme, Haute-Loire, Loire, Rhône, Oise et Seine-et-Marne) et 5 à l’étranger (3 en Tunisie, 1 en Espagne, et 1 aux États-Unis), auxquels s’ajoutent 10 filiales de Business development et bureaux de vente (Angleterre, Allemagne, Singapour, Pologne, Chine, Inde, Espagne, Turquie, Mexique et Argentine).

Sa gamme variée de produits s’étend également aux gaines isolantes tressées, aux éléments chauffants souples, aux gaines et aux tubes extrudés, flexibles basse pression, ainsi qu’aux dispositifs médicaux et aux emballages primaires pharmaceutiques.

Le groupe, qui compte 1700 collaborateurs, a réalisé un chiffre d’affaires de 292 millions d’euros en 2022, dont 47% à l’export.