Reculade de Trump sur les droits de douane, sauf pour la Chine taxée à 125% !
Face à la bronca des marchés économiques et financiers, le locataire de la Maison blanche repousse de trois mois l’application de ses surtaxes douanières. Pendant cette période, les Etats-Unis appliqueront des droits de douane “universels” de 10%, à l’exception de la Chine qui sera taxée à 125%.
C’est ce qu’on appelle un retournement de veste spectaculaire. Sous la pression des marchés économiques et financiers qui brandissaient le risque d’un retour de l‘inflation et surtout d’une entrée probable des Etats-Unis en récession, Donald Trump a enclenché la marche arrière en annonçant hier, le jour même où ils devaient entrer en vigueur, repousser de 90 jours l’application des nouveaux droits de douane “réciproques” qu’il avait décrétés le 2 avril dernier.
Sur cette période de trois mois qui s’annonce intense en termes de négociations, les Etats-Unis appliqueront toutefois des droits de douane “universels” de 10% à la plupart des pays, à l’exception notable de la Chine dont les droits de douanes ont été portés à 125% par l’administration américaine, avec effet immédiat. Cette surenchère envers la Chine intervient après que le gouvernement chinois ait riposté à la flambée des droits de douane imposés par les Etats-Unis ces derniers jours – passés successivement de 20% à 54%, puis à 104% – en décrétant des droits de douane de 34%, puis de 84%, pour les produits américains vendus en Chine.
© White House
Les places boursières du monde entier ont accueilli ce revirement très favorablement, après les chutes spectaculaires enregistrées ces derniers jours. De son côté, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, s’est félicité de ce « retour à la raison économique » de Donald Trump.
Mais la crise est loin d’être terminée. Que se passera-t-il dans 90 jours, quand la pause décrétée par Trump aura pris fin ? Et quelles seront les conséquences du bras de fer sino-américain ? Par ailleurs, la Maison Blanche a précisé que les surtaxes de 25% appliquées aux importations d’acier, d’aluminium et aussi de voitures, qui avaient été annoncées fin mars, resteront en vigueur, sauf pour le Canada et le Mexique qui bénéficieront d’aménagements spécifiques. Mais le plus inquiétant reste l’imprévisibilité du locataire de la Maison blanche, qui plonge la planète entière dans la plus grande incertitude, ce dont ont horreur les marchés économiques et financiers.
