Robert Feurle prendra les rênes de Wolfspeed le 1er mai
Après avoir occupé différents postes de direction chez Qimonda, Micron, Infineon, et dernièrement ams Osram, le successeur de Gregg Lowe, débarqué en novembre dernier, aura la lourde tâche de faire sortir Wolfspeed de la spirale du déficit.
Il aura fallu plus de quatre mois à Wolfspeed pour trouver le successeur de Gregg Lowe, l’ancien CEO du spécialiste américain du carbure de silicium débarqué par le conseil d’administration en novembre dernier. Robert Feurle vient d’être désigné pour prendre les rênes de Wolfspeed à compter du 1er mai 2025 en remplacement de Thomas Werner, qui assurait l’intérim depuis le départ de Gregg Lowe et reprendra son rôle de président du conseil d’administration une fois la transition effectuée.
© ams Osram
Robert Feurle aura fort à faire pour redresser la situation financière de Wolfspeed. Peu de temps avant l’éviction de Gregg Lowe, un plan de restructuration visant à économiser environ 200 M$ par an, avait été lancé. Il faut dire que les pertes d’exploitation de l’entreprise s’étaient très nettement creusées, à 230,1 millions de dollars, au cours du troisième trimestre 2024, contre un déficit de 94,9 M$ un an plus tôt. Une situation qui s’est d’ailleurs empirée au quatrième trimestre avec des pertes d’exploitation qui ont culminé à 323 M$, plus de trois fois supérieures à celles du quatrième trimestre 2023 (98,1 M$) !
« Avec un historique d’améliorations opérationnelles et de rentabilité significatives, ainsi qu’une expertise approfondie du secteur des semiconducteurs, nous sommes convaincus que Robert Feurle est la personne idéale pour prendre la barre à cette étape du cycle de vie de la société », veut croire Thomas Werner, président exécutif par intérim de Wolfspeed.
Pour accomplir sa mission, le nouveau CEO a des arguments à faire valoir, à commencer par sa grande confiance dans le potentiel de la technologie SiC. « Je pense que nous venons tout juste de commencer à gratter la surface du vaste potentiel du carbure de silicium », a-t-il ainsi déclaré.
Mais il peut surtout compter sur son expérience professionnelle qui pourrait faire de lui l’homme de la situation. Robert Feurle possède en effet une expérience de plus de vingt ans dans des postes de direction au sein de sociétés de semiconducteurs de premier plan, telles que Siemens (où il a commencé sa carrière en tant qu’ingénieur de conception), Qimonda, Micron, Infineon, et dernièrement ams Osram, où il officiait en tant que vice-président exécutif de l’unité commerciale Opto Semiconductor du groupe autrichien et était, à ce titre, responsable de la gestion de plus de 10 000 employés répartis dans des sites et des usines à travers le monde.
Son passage chez Infineon en tant que vice-président et directeur général des solutions intégrées et discrètes, lui a par ailleurs donné une expérience importante dans les semiconducteurs de puissance dédiés, entre autres, à l’automobile, notamment au niveau des technologies silicium et carbure de silicium.
Ayant la double nationalité américaine et allemande, Robert Feurle retournera donc aux États-Unis (où il a passé une décennie chez Micron Technology) et prendra ses fonctions au siège social de Wolfspeed à Durham, en Caroline du Nord, où il travaillera en étroite collaboration avec Thomas Werner pour assurer une transition en douceur.
Robert Feurle est titulaire d’un diplôme en génie électrique de l’Université des sciences appliquées de Constance (Allemagne).
