Pour APIE, « la réforme de l’enseignement c’est aussi la disparition de l’enseignement de l’électronique »
L’électronique et le numérique ne seront bientôt plus enseignés en France sauf après le Bac niveau III (IUT et BTS) et en école d’ingénieur ou à l’Université, dénonce une nouvelle fois APIE – Agir Pour l’Industrie Electronique– une alliance qui regroupe au sein de la FIEEC (Fédération des Industries Electroniques, Electriques et de Communication) les syndicats représentatifs de la branche électronique. En outre, la dimension fabrication est rarement prise en compte. APIE demande qu’une réelle filière industrielle électronique et numérique soit mise en place.
Le Ministère de l’Education Nationale a décidé de rénover les BAC Pro ELEEC (Electrotechnique Energie Equipements Communicants) et SEN (Systèmes Electroniques et Numériques). « Dans son projet de rénovation, l’Education Nationale propose la fusion des deux programmes. Ce qu’il ne faudrait surtout pas faire. Ces deux BAC pro sont très utiles et quand on analyse leur référentiel ils correspondent à un réel besoin principalement pour les installateurs », commente l’association.
APIE s’est penché sur le contenu du BAC Pro « Systèmes Electroniques et Numériques » dont le titre fait référence aux fondamentaux de notre industrie. Mais APIE considère qu’il y a tromperie sur le contenu pédagogique. Ce BAC Pro devrait s’appeler en fait « Installation et Maintenance des Systèmes Electroniques et Numériques ». Et, comme la thématique de la réparation n’est pas abordée au cours du programme, il va sans dire que les fondamentaux de la conception, de l’industrialisation et de la fabrication de la carte électronique/numérique ne le sont pas non plus, rage APIE.
APIE a donc recherché, au niveau des diplômes de l’Education Nationale, ceux susceptibles de correspondre à ses métiers et ceux de ses clients Le bilan est catastrophique. Plus de CAP ! Plus de BEP ! Le Bac Technologique STI Génie électronique ayant été abrogé en juin 2012, le BAC le plus proche, STI2D (Science et technologies de l’industrie et du développement durable), reste généraliste et ne concerne pas spécifiquement l’électronique.
On trouve encore quelques références à la fabrication de cartes électroniques dans les projets de BTS Systèmes électroniques. Mais ces références disparaitront avec la mise en œuvre du BTS systèmes numériques. Restent donc les IUT GE qui conduisent aux écoles d’ingénieurs. « En parcourant les programmes de ces écoles, nous n’avons pas trouvé trace des thématiques « Production », « Industrialisation » ou « Fabrication », hormis pour les puces », s’alarme l’alliance.
APIE demande qu’une réelle filière pédagogique consacrée à l’électronique et au numérique soit créée en place à partir de la seconde. Cette filière doit intégrer en plus de la conception, les technologies de fabrication avec ou sans travaux pratiques selon les niveaux.
APIE demande à ce qu’aucun diplôme du secondaire comme du supérieur ne puissent porter les termes électronique et numérique sans enseignement des technologies de fabrication des cartes électroniques/numériques : à minima les fondamentaux et plus si affinité.
La mission d’APIE consiste à faire connaitre cette industrie qui représente plus de 700 entreprises et près de 160 000 emplois, réalisant un CA de 15 Mds € dont plus de 50 % à l’export.