La Commission européenne donne son feu vert au rachat d’Ansys par Synopsys
La validation de cette acquisition d’un montant de 35 milliards de dollars est cependant soumise à certaines conditions qu’Ansys et Synopsys sont en train de mettre en œuvre.
C’était la méga fusion/acquisition de l’année 2024. Il y a un an, presque jour pour jour, l’Américain Synopsys caissait sa tirelire pour s’offrir son compatriote Ansys dans le cadre d’une transaction estimée à 35 milliards de dollars. En associant les logiciels de CAO électronique de Synopsys, leader mondial du secteur, avec le vaste portefeuille d’outils de simulation et d’analyse d’Ansys, cette transaction avait pour objectif de donner naissance à un leader mondial des outils de conception de systèmes complexes à base de silicium.
Un an après cette annonce, la Commission européenne vient de valider cette acquisition après que des mesures correctives aient été apportées afin de garantir que cette transaction ne génère pas de pratique anticoncurrentielle.
« Dans un monde où les puces complexes ont besoin d’une quantité croissante d’énergie, les outils logiciels innovants tels que ceux proposés par Synopsys et Ansys aident les concepteurs de puces à concevoir des circuits intégrés qui consomment moins d’énergie, au bénéfice des clients et de l’environnement. Nous craignions que cette acquisition ne nuise gravement à la concurrence sur certains marchés mondiaux des logiciels de conception de puces ou d’autres produits. Toutefois, grâce aux mesures correctives structurelles claires offertes par les parties, la concurrence sur ces marchés sera préservée et les clients continueront d’avoir accès à des outils innovants à des prix compétitifs », a ainsi précisé Teresa Ribera (photo), vice-présidente exécutive de la Commission européenne chargée d’une transition propre, juste et compétitive.
Pour répondre aux préoccupations de la Commission en matière de concurrence, Synopsys et Ansys ont donc proposé de céder l’intégralité des activités respectives des deux entreprises sur lesquelles la Commission a relevé d’importants problèmes de concurrence.
Synopsys a ainsi cédé en octobre dernier son Optical Solutions Group à Keysight Technologies. Cette activité de Synopsys est spécialisée dans le développement de logiciels de conception, d’analyse, de simulation et de prototypage virtuel de systèmes optiques, avec les outils Code V, LightTools, LucidShape et RSoft. Elle est en fait issue du rachat d’Optical Research Associates (ORA) en 2010, puis de RSoft Design Group en 2012, de Brandenburg en 2014, de PhoeniX et 2018 et de Light Tec en 2020.
De son côté, Ansys a annoncé la semaine dernière la vente, également à Keysight Technologies, de PowerArtist, sa plateforme de conception au niveau RTL qui permet aux sociétés de semiconducteurs de réaliser l’analyse, le profilage et la réduction de la consommation d’énergie de leurs designs. En assurant une exécution plus rapide que les méthodologies traditionnelles (gate-level) sur des conceptions de plusieurs millions d’instances, l’outil permet de prendre des décisions à un stade plus précoce du processus de conception.
Ces deux annonces ont ainsi convaincu la Commission européenne de donner son feu vert. Ces transactions devant être finalisées en 2025, un mandataire indépendant, sous la supervision de la Commission, contrôlera la mise en œuvre effective de la vente de ces activités.