Baisse de 9% du chiffre d’affaires annuel de Soitec
Grâce à un dernier trimestre solide, le fabricant grenoblois de tranches SOI a limité les dégâts pour son exercice fiscal 2025 clos le 31 mars dernier, avec un chiffre d’affaires en baisse de 9%. Face à l’incertitude des marchés, Soitec se refuse désormais à publier des prévisions au-delà du trimestre, mais reste optimiste sur le long terme.
Soitec a terminé son exercice fiscal 2025, clos le 31 mars dernier, sur un chiffre d’affaires de 891 millions d’euros, en baisse de 9% aussi bien en données publiées qu’à périmètre et taux de change constants. Ces résultats en ligne avec les dernières prévisions du groupe, lui permettent de limiter la casse, notamment grâce à un quatrième trimestre solide, où son chiffre d’affaires de 327 M€ s’est avéré stable, à périmètre et taux de change constants, par rapport au quatrième trimestre de son exercice précédent.
Sur l’ensemble de l’exercice 2025, Soitec a par ailleurs dégagé une marge d’Ebitda de 33,5%, une marge opérationnelle courante à 15,2% et un flux de trésorerie disponible positif à hauteur de 26 M€, tout en maintenant les investissements de R&D et industriels à un niveau élevé. L’entreprise a notamment décaissé 230 M€ lors de l’exercice fiscal 2025 au titre de l’investissement industriel. Ce montant va toutefois être ramené à environ 150 M€ sur l’exercice 2026.
© Soitec
« Malgré un niveau élevé de ventes au quatrième trimestre, nous avons clôturé l’exercice fiscal 2025 avec un chiffre d’affaires en ligne avec nos dernières prévisions, soit une baisse de 9%. Dans ce contexte, une gestion rigoureuse de nos dépenses nous a permis de dégager une marge d’Ebitda solide, de générer un free cash flow positif, et de poursuivre nos investissements, tant dans l’innovation que dans notre capacité industrielle, tout en maintenant un bilan financier très sain », souligne Pierre Barnabé, directeur général de Soitec.
Le contexte reste toutefois difficile pour Soitec qui s’attend à ce que son chiffre d’affaires pour le trimestre en cours (le 1er trimestre de son exercice fiscal 2026) baisse de 20% à périmètre et taux de change constants par rapport au premier trimestre de son exercice 2025, ce qui inclut l’impact anticipé de l’arrêt des produits Imager-SOI (qui ont représenté un CA de 25 M$ au 1er trimestre de l’exercice 2025).
Le Grenoblois a par ailleurs indiqué qu’il refusait désormais de donner des prévisions au-delà du trimestre. « Compte tenu de la visibilité actuellement réduite et des incertitudes pesant sur le marché, le groupe retire toute perspective financière communiquée au marché, concernant tout ou partie de ses activités. Cela inclut notamment la prévision d’une croissance relativement limitée pour l’exercice fiscal 2026, ainsi que l’ambition d’atteindre un chiffre d’affaires de 2 milliards de dollars à moyen terme, accompagnée d’une marge d’Ebitda d’environ 40% », précise Soitec dans un communiqué.
Afin d’affronter cette période difficile, le Grenoblois compte sur la diversification de ses activités. « Dans un environnement économique volatil et incertain, nous nous focalisons sur les leviers que nous maîtrisons pour consolider nos fondamentaux et accélérer notre diversification au-delà du RF-SOI et des communications mobiles, précise Pierre Barnabé. Le POI [Piezoelectric On Insulator, ndlr] s’impose désormais comme un standard du marché pour les smartphones de nouvelle génération, tandis que le Photonics-SOI monte en puissance pour équiper la prochaine génération de centres de données pour l’IA. Cette adoption croissante de nos nouveaux produits par les leaders du secteur nous a permis de partiellement compenser le phénomène persistant d’ajustement des stocks de RF-SOI et d’atténuer l’impact des difficultés du marché automobile. Si le RF-SOI demeure notre principal contributeur en termes de chiffre d’affaires, trois autres produits – le FD-SOI, le Power-SOI et le POI – génèrent désormais des revenus d’environ 100 millions de dollars ou plus chacun. »
Sur le long terme, Soitec reste optimiste, persuadé que les grandes tendances technologiques du secteur et l’adoption croissante de ses substrats innovants continueront de soutenir sa croissance. « Nous restons confiants dans la solidité de nos fondamentaux et dans notre capacité à accélérer notre croissance dès que nos marchés finaux amorceront leur redressement. Portés par de puissantes mégatendances technologiques – la 5G, l’efficacité énergétique et l’intelligence artificielle – et grâce à notre expertise unique dans les substrats avancés, nous continuons d’élargir notre marché adressable, qui devrait passer d’environ 5 millions de tranches en équivalent 200 mm en 2024 à près de 12 millions d’ici 2030 », conclut Pierre Barnabé.
