Intel renoncerait aux processeurs pour smartphones et tablettes
Intel est-il en train de solder en catimini les erreurs stratégiques du passé ? Divers médias américains ont annoncé ce week-end l’abandon par le numéro un mondial des semiconducteurs de ses processeurs Atom pour smartphones et tablettes. Après l’annonce officielle d’un plan de suppression de 12 000 emplois réduisant ses effectifs de 11% afin de déplacer son centre de gravité des PC vers les centres de données et l’Internet des objets, Brian Krzanich, p-dg de l’entreprise a pris la plume la semaine dernière pour expliquer la stratégie et le futur d’Intel. Mais sans piper mot du retrait des processeurs pour mobiles, un retrait pourtant confirmé à la presse américaine par un porte-parole du groupe.
Intel va ainsi abandonner avec effet immédiat ses plateformes Atom SoFIA et Broxton pour smartphones et tablettes, afin de consacrer ses ressources à des produits offrant un meilleur retour sur investissement et plus en phase avec la stratégie du groupe, aurait déclaré un porte-parole d’Intel. Un aveu qui ne démontre pas une grande sérénité dans la stratégie de communication du groupe. Intel aura ainsi dépensé des milliards de dollars pour tenter de revenir dans la course aux processeurs pour téléphones mobiles, sans jamais obtenir de succès tangibles face aux processeurs ARM. L’arrêt de ce bras de fer lui sera sans doute bénéfique.
Cloud, IoT, mémoires, FPGA, 5G et loi de Moore au cœur de la stratégie d’Intel
Dans la profession de foi publiée par Brian Krzanich, le p-dg d’Intel définit la stratégie de l’entreprise comme la transformation d’un fournisseur de l’industrie des PC à une entreprise qui fournit la puissance de traitement de données au cloud et aux milliards de terminaux intelligents qui y seront connectés. Le p-dg voit donc le futur d’Intel autour de cinq axes privilégiés : le cloud et les centres de données, l’Internet des objets, les mémoires et les FPGA, la 5G qui deviendra la technologie clé pour l’accès au cloud dans le cadre d’un monde « toujours connecté », ainsi que la poursuite de la loi de Moore qui permettra d’alimenter ce cercle vertueux de croissance et d’innovation.
Brian Krzanich est ainsi persuadé que la loi de Moore a encore de beaux jours devant elle. Cette loi, qui dit que l’on peut réduire les dimensions des transistors de l’ordre de 50% en conservant les mêmes coûts de production à chaque génération de process (ce qui revient à doubler le nombre de transistors pour le même coût à chaque génération), Intel entend bien la faire vivre encore longtemps. « Au cours de mes 34 ans de carrière dans l’industrie des semiconducteurs, on m’a annoncé la fin de la loi de Moore au moins quatre fois », raille le p-dg d’Intel, qui entend poursuivre les avancés du groupe des technologies 14 nm vers le 10 nm, puis au 7 nm, 5 nm, voire au-delà.
Retrouver l’intégralité de l’article de Brian Krzanich.