Le baromètre de l’électronique française en légère baisse au troisième trimestre
Au troisième trimestre 2025, les indices d’Acsiel Alliance Électronique liés, d’une part, aux ventes de composants électroniques et de consommables, et, d’autre part, aux ventes d’équipements, ont affiché des replis séquentiels de 5% et 4%, respectivement.
Acsiel Alliance Électronique a publié cette semaine son baromètre de l’électronique française pour le troisième trimestre 2025. Rappelons que depuis 2017, ce baromètre réalisé par le Collège Equipements & Services et Test & Mesures d’Acsiel, agrège les ventes trimestrielles de la filière électronique en France au travers de deux indices : un premier lié aux ventes de composants électroniques (semiconducteurs, passifs, circuits imprimés, connectique) et de consommables (crèmes à braser, flux, accessoires), et un second se référant aux ventes d’appareils de test et de mesure électroniques et d’équipements de production de cartes électroniques.
Au troisième trimestre, l’indice composants et consommables d’Acsiel a enregistré une baisse séquentielle de 5%, et de 3% en glissement annuel (voir illustration ci-dessous). A titre de comparaison, la baisse était de 2% au deuxième trimestre tant en séquentiel que sur un an.
© Acsiel Alliance Électronique
Dans le détail, Acsiel note que, dans le secteur industriel, une contraction notable s’est produite depuis un an, notamment en ce qui concerne les ventes de semiconducteurs, ce qui a pesé dans la baisse de l’indice jusqu’au deuxième trimestre 2025. Le syndicat de la profession constate cependant que la conjoncture a été nettement plus favorable sur ce créneau au troisième trimestre. Le secteur industriel dans son ensemble est aujourd’hui en croissance, tiré par les besoins en énergie, dont ceux de l’IA, certains de nos industriels étant d’importants fournisseurs pour l’alimentation électrique des racks IA. Acsiel note également que le médical continue de se développer avec de nouveaux marchés et de nouveaux produits, tandis que le secteur résidentiel (domotique, électroménager, chauffage, climatisation, etc.) reste en très mauvaise posture en raison de la faiblesse du marché immobilier.
Du côté de l’automobile, le marché n’est toujours pas reparti. La croissance de l’électronique automobile a connu un sérieux coup de frein avec le ralentissement de la croissance des véhicules électriques mais une partie de la demande s’est reportée sur les véhicules à moteur thermique. En revanche, Acsiel observe que les entreprises tournées vers les secteurs de la défense et de l’aéronautique civile continuent de bénéficier d’une demande soutenue et pérenne.
En ce qui concerne la distribution, le retour à la normale des niveaux d’inventaires et l’amélioration du book-to-bill (ratio des commandes sur les facturations) depuis quatre trimestres consécutifs, maintenant revenu à 1, augurent d’une croissance à venir lors des prochains mois, anticipe l’organisation professionnelle.
D’un point de vue général, Acsiel rapporte que la concurrence internationale, notamment asiatique, est intense pour les fabricants français de composants, d’autant que certains clients importants achètent directement en Chine, en particulier dans les connecteurs. Face à ces défis, Acsiel entend continuer à s’impliquer avec détermination dans toutes les initiatives susceptibles de consolider l’ancrage industriel européen, « principal atout pour le développement à terme de nos PME et nos ETI ».
Du côté des équipements de test et de mesure et des machines de production (biens d’investissement pour l’industrie électronique), l’indice d’Acsiel a reculé de 4% au troisième trimestre 2025, après une quasi-stagnation au deuxième (voir illustration ci-dessous). Le syndicat professionnel estime que cela représente une variation, somme toute, peu significative pour cet indice qui se distingue souvent par des mouvements de grande amplitude qui reflètent des à-coups au niveau de la demande. De ce fait, en glissement annuel l’indice est en hausse de 9% par rapport au troisième trimestre 2024 où il avait fortement chuté.
© Acsiel Alliance Électronique
A l’instar des fabricants de composants, les industriels des biens d’équipement confirment que l’activité est soutenue dans la défense et l’aéronautique civile. Pour un certain nombre d’entre eux, ce segment est considéré comme le plus porteur, même si ces marchés s’avèrent compliqués avec des annonces pas toujours suivies d’effets ou une gestion parfois problématique des projets et des budgets chez les grands donneurs d’ordre, comme le souligne Acsiel.
Dans l’automobile, la baisse de l’électrique s’est accompagnée, ici comme pour les composants, d’un retour de balancier vers le thermique, qui a été bénéfique pour certains acteurs, même si, parallèlement, l’activité liée aux tests de radars et aux batteries ouvre des perspectives favorables.
Difficile désormais d’évoquer l’électronique sans parler d’IA. Avec la croissance de l’intelligence artificielle, Acsiel constate qu’un écosystème se constitue, ce qui va entraîner des investissements, notamment dans des applications telles que l’optimisation de la puissance ou les liaisons rapides au niveau photonique. Mais pour le reste du secteur industriel, c’est l’attentisme qui domine.
Pour conclure, Acsiel note que l’activité formation est dynamique grâce à la réforme CIEL (Cybersécurité, Informatique et réseaux, Électronique) et aux formations associées (Bac Pro, BTS). Mais des difficultés demeurent pour beaucoup d’entreprises en termes de recrutement, alors qu’une main d’œuvre qualifiée est un facteur essentiel à la croissance des entreprises, ainsi qu’en témoignent celles qui parviennent à mener à bien leur stratégie dans ce domaine.
