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Le fondateur de TSMC fait la leçon aux Etats-Unis

Le fondateur de TSMC fait la leçon aux Etats-Unis

Morris Chang, l’homme qui a créé TSMC pour en faire le géant planétaire qu’il est devenu aujourd’hui, ne mâche pas ses mots. Sa parole est d’autant plus précieuse à l’époque actuelle dominée par la rivalité croissante entre la Chine et les Etats-Unis.

A l’occasion d’une table-ronde organisée à Taipei, l’ancien dirigeant visionnaire a asséné quelques vérités toujours bonnes à entendre. Ses propos rapportés par Nikkei Asia sont tout d’abord sans ambiguïté vis-à-vis de la politique américaine dans les semiconducteurs à l’encontre de la Chine. Morris Chang la soutient dans la volonté américaine de tout faire pour ralentir l’innovation de la Chine dans les puces. L’ancien patron de TSMC, fondeur qui a une usine en Chine, sait plus que quiconque que les Chinois font tout pour débaucher les meilleurs talents des leaders internationaux. Morris Chang estime aujourd’hui que la Chine a un retard de cinq à six ans par rapport à Taiwan pour la production de puces avancées. Il comprend donc que les Etats-Unis fassent tout pour convaincre ses alliés (Japon, Pays-Bas, etc.) de priver les Chinois de l’accès à leurs meilleurs équipements.

Mais il est plus circonspect quant à la volonté des Etats-Unis de relocaliser leur production de puces sur le sol américain. Ce qui sera ferait au détriment de Taïwan. « L’amitié à laquelle les Américains se réfèrent n’inclut pas Taïwan » a-t-il déclaré. A chacun son métier semble dire Morris Chang, persuadé que la production de puces aux Etats-Unis sera inévitablement 50% à 100% plus chère qu’à Taïwan.

Or, pour Morris Chang, la pervasion des semiconducteurs est principalement due à leurs coûts toujours plus bas. Si cette promesse est rompue, l’omniprésence croissante des semiconducteurs s’arrêtera ou ralentira.

Devant le raidissement des politiques industrielles dans les puces des grands blocs, l’ancien dirigeant estime que la mondialisation dans le secteur des semiconducteurs est morte et que le libre-échange est en danger. Morris Chang conseille plutôt aux Etats-Unis de se concentrer sur leur savoir-faire (la conception de puces) et de laisser à ses alliés, Taïwan, Corée et Japon, le soin de les fabriquer.

Lire l’article de Nikkei Asia

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