Le Français Nanomade lève 3 M€ pour industrialiser ses capteurs tactiles quantiques

Ces capteurs, qui seront produits à Toulouse, sont capables de transformer n’importe quelle surface et n’importe quel matériau en un support interactif intelligent, assure ce pionnier des encres chargées en nanoparticules.

Fondée en 2009 suite à une découverte et un brevet commun avec le Laboratoire de Physique et Chimie des Nano-Objets (LPCNO) de Toulouse, l’entreprise Nanomade vient de boucler une levée de fonds de 3 millions d’euros qui lui permettra d’industrialiser ce qu’elle présente comme le premier capteur tactile quantique au monde.

Après 15 années de R&D, 6 M€ d’investissement, une centaine de prototypes et 20 brevets, les équipes de Nanomade ont mis au point une innovation de rupture qui repose sur une encre chargée en nanoparticules brevetée qui, une fois imprimée sur un substrat flexible, est capable de détecter et mesurer des variations de micro-déformation (toucher, force, pression, poids, intensité, etc.) à l’échelle nanométrique, et transforme n’importe quelle surface (plate, courbe, rigide, souple, opaque ou transparente) et n’importe quel matériau (métal, plastique, bois, cuir, tissu, etc.) en un support interactif intelligent.

© Nanomade

« Les capteurs Nanomade nous permettent d’imaginer, développer et concevoir des produits qui changent la façon dont nous interagissons avec les objets de demain. Nous travaillons par exemple sur des prototypes de valises où le cadenas est remplacé par un capteur; ainsi un seul geste du doigt permet de l’ouvrir comme sur un smartphone. On peut également intégrer le capteur dans des commandes de pilotage pour faciliter les manœuvres, ou bien dans l’accoudoir d’un avion pour interagir avec les médias, ajuster la lumière ou demander de l’aide au personnel et ainsi se passer d’une multitude de boutons en plastique, mécaniques, inesthétiques et peu robustes dans le temps. La sensibilité est telle que notre technologie est capable de capturer le pouls d’un utilisateur. C’est aujourd’hui le capteur le plus sensible au monde ! », assure Olivier de Tremaudan, président et cofondateur de Nanomade.

Soutenue par une équipe de business angels issus des secteurs de l’automobile, de l’électronique grand public et de l’aéronautique, cette injection de capital (2M€ en equity et 1M€ en non dilutif) permettra à l’entreprise de lancer sa première ligne de production automatisée pour fabriquer ses capteurs tactiles à grande échelle, de renforcer sa présence sur le marché international et de recruter de nouveaux talents.

Localisée à Toulouse, cette nouvelle infrastructure de 500 m² accueillera, dès cet été, le bureau d’études et le site de production. Équipée de machines de pointe, l’usine contrôlera les étapes de fabrication de A à Z (plasma, génération d’impression, encapsulage, découpage au laser, etc.). L’automatisation permettra notamment de satisfaire la demande croissante des industriels, tout en maintenant des standards de qualité optimale et en réduisant les coûts et délais de production, assure Nanomade, qui entend ainsi multiplier par 50 sa capacité de production, en passant de 20 000 unités aujourd’hui à plus d’1 million d’unités d’ici 2025.

© Nanomade

« Nous sommes ravis d’annoncer l’ouverture de notre propre usine, rendue possible grâce à notre levée de fonds et à la confiance de nos partenaires industriels. Cette étape marque un tournant décisif pour les ambitions de Nanomade », se félicite Jean-Claude Rassou , directeur général et cofondateur de Nanomade.

Une partie des fonds sera également consacrée au recrutement d’un directeur d’industrie et qualité, à l’embauche de trois personnes sur les postes de production, et enfin à la R&D, afin de continuer à innover et à améliorer les performances des capteurs. L’entreprise aspire également à étendre son réseau de partenaires et de clients aux États-Unis et en Asie.

« Nous avons déjà la confiance de prestigieux clients tels que Airbus, Safran ou Novares et avons hâte de déployer notre technologie sur les marchés internationaux clés de notre secteur. Tous les premiers échanges sont très prometteurs, et nous avons récemment signé avec un acteur majeur des semiconducteurs américain. Le champ des possibles est infini, mais nous ne souhaitons pas nous éparpiller. En faisant maturer notre technologie et monter en puissance notre capacité de production et le système de qualité associé, nous aspirons à toujours être les plus pertinents possibles », conclut Olivier de Tremaudan.