Le marché français de la distribution devrait progresser de 8 à 12%
Mercredi soir, à l’occasion de la cérémonie des 25e trophées du SPDEI, Pascal Fernandez, président du SPDEI, a fait un point sur la conjoncture compliquée du secteur secoué par la pénurie persistante de composants qui touche non seulement les semiconducteurs, mais aussi les passifs et la connectique. Après une chute de 15% en 2020, le marché français de la distribution de composants devrait toutefois se ressaisir de 8% à 12% cette année pour atteindre jusqu’à 1,2 à 1,3 milliard d’euros. Pas suffisant donc pour retrouver le niveau de 2019.
Alors que l’on se dirige vers un book-to-bill record (rapport commandes sur facturations) lié à un niveau record du portefeuille de commandes, les équipes des distributeurs ont vécu une année sous pression.
« La pénurie, cela fait deux ans que ça dure », a déploré le président du SPDEI, avec des délais hors de contrôle sur tous les produits et non seulement les semiconducteurs, mais également des condensateurs, des connecteurs, des oscillateurs, etc. Pascal Fernandez estime qu’en 2022 les composants IP&E (interconnexion, passifs et composants électromécaniques) seront toujours sous tension avec des problèmes de capacité de production. Et de pointer aussi l’augmentation du coût des matériaux et des transports qui constitue notamment un vrai problème pour les fabricants de connectique. En semiconducteurs, la forte demande continuera encore d’impacter la disponibilité des composants.
« Coopération et partenariat » constituent ainsi la seule voie pour trouver des solutions, afin de satisfaire au mieux les clients. Le fait que de plus en plus de fabricants de semiconducteurs demandent à leurs clients des engagements fermes et à long terme pourrait in fine minimiser à l’avenir les doubles commandes.
Le président de la SPDEI a aussi répondu favorablement au souhait d’Eric Burnotte, président du SNESE, de prendre date en début d’année pour un brainstorming afin de trouver des solutions et d’intensifier les dialogues qui se sont instaurés entre les acteurs de la filière. « Il faut que tout le monde se fasse confiance », avait plaidé plutôt dans la soirée dans la présentation le président du SNESE. Eric Bunotte avait alors dressé un état des lieux de la sous-traitance française et insisté notamment la pénurie qui touche en particulier les composants passifs (nous y reviendrons). Les sous-traitants français abordent 2022 dans une situation paradoxale : les tensions sur les approvisionnements s’intensifient mais l’activité chez les sous-traitants est en croissance avec une bonne visibilité en 2022 et 2023.
« La localisation des nouveaux projets en électronique » dans l’Hexagone, comme l’appelle de ses voeux Pascal Fernandez, semble en marche, mais il ne faudrait pas que les problèmes de pénurie viennent bloquer la machine. A suivre.