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L’heure de vérité approche pour Sharp et Toshiba

L’heure de vérité approche pour Sharp et Toshiba

Même si les deux groupes japonais démentent officiellement que des décisions aient été prises, la multiplication d’articles dans la presse japonaise laisse à penser que des grandes manœuvres se préparent concernant les périmètres d’activités respectifs de Toshiba et de Sharp.

Concernant Toshiba, la presse nippone prête à Toshiba l’intention de céder ses activités dans les semiconducteurs en ne conservant que les mémoires flash NAND. Le groupe nippon vendrait ainsi ses activités dans les discrets et les circuits de type systèmes LSI, soit environ 300 milliards de yens pour l’exercice annuel qui s’achèvera fin mars (voir illustration). Toshiba rétorque dans un communiqué que ces allégations ne proviennent pas du groupe et s’en tient aux mesures précédemment annoncées en octobre et décembre 2015 pour la restructuration de sa division semiconducteurs : cession des imageurs CMOS à Sony, regroupement des activités de production sur tranches de 150 mm et 200 mm de diamètre pour créer un fondeur de circuits analogiques ; dans les discrets, arrêt des activités dans les DEL blanches (voir notre article). Dans le cadre d’un plan global de restructuration conduisant à la suppression de 10600 emplois dont 4800 postes à l’extérieur du Japon, la division semiconducteurs devrait supprimer2800 postes au Japon.

Ajoutant qu’aucune décision concrète n’a été prise, Toshiba admet « considérer toutes les mesures possibles pour sécuriser l’amélioration de la profitabilité » de son activité semiconducteurs et étudier une réforme structurelle pour son activité HDD (disques durs).

totosh

La presse nippone évoque également la reprise de l’activité électroménager par le fonds d’investissement semi-public INCJ (Innovation Network Corporation of Japan). INCJ jouerait également un rôle pivot pour l’avenir de Sharp convoité par le Taïwanais Hon Hai Foxconn. Le premier sous-traitant mondial aurait déposé une offre de 625 milliards de yens (4,9 milliards d’euros) pour acquérir la totalité du groupe japonais. Pour contrer cette mainmise taïwanaise sur un des anciens fleurons de l’électronique nippone, INCJ serait prêt à injecter 300 milliards de yens dans Sharp, alors que les banques apporteraient 350 milliards dont 150 milliards de titrisation de dettes. Dans le cadre de ce plan de sauvetage 100% japonais, l’activité écrans LCD de Sharp serait fusionnée avec celle de Japan Display dont INCJ est le premier actionnaire.

Rappelons que Japan Display (JDI) a été créé en 2012 suite à la fusion des activités LCD petite et moyenne taille des groupes Hitachi, Sony et Toshiba. INCJ a investi au départ 2,6 milliards de dollars et représente le plus gros actionnaire du groupe Japan Display (aujourd’hui 35,58%).

Le rapprochement des activités LCD de Sharp avec Japan Display fait sens et protège les intérêts d’une politique industrielle nippone. Mais le rapprochement entre Foxconn et Sharp n’est pas non plus dénué de toute logique : en 2012, les deux groupes avaient scellé un accord permettant au groupe taïwanais et à ses filiales de détenir 9,88% du capital de Sharp. Le sous-traitant prenait alors également 46,5% du capital de Sharp Display Products (SDP), la société qui exploite l’unité de production d’écrans LCD dite de dixième génération du Japonais. Implantée à Sakai, l’usine, -l’une des plus évoluées au monde-, fabrique des LCD pour téléviseurs à partir de panneaux de 2,850 mm x 3,050 mm. Dans la pratique, Sharp et Foxconn exploitent en commun l’usine de Sakai.

Des décisions sont vraisemblablement à attendre là aussi avant la fin de l’exercice fiscal de Sharp.

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