L’industrie des semiconducteurs reste essentiellement américaine
Les Etats-Unis contrôlaient 54% de l’industrie mondiale des semiconducteurs en 2015, si l’on se réfère à l’étude d’IC Insights, qui décompose le secteur en fonction de la localisation géographique des sièges sociaux des fournisseurs de puces. Les centres de décisions demeurent donc essentiellement américains, que ce soit pour les IDMs (sociétés qui produisent elles-mêmes leurs puces) ou pour les sociétés fabless qui en sous-traitent la fabrication à des fondeurs. L’Europe fait encore mieux que la Chine. Pour combien de temps ?
L’étude, qui ne prend pas en compte les entreprises de fonderie, montre que derrière les Etats-Unis (54% du marché des semiconducteurs en pouvoir de décision), la Corée tire son épingle du jeu (20% grâce aux mémoires), bien loin devant les autres : le Japon (8%), Taïwan (7%), l’Europe (6%) et la Chine (seulement 3%). Notons que le rachat de Freescale par NXP début décembre 2015 devrait mécaniquement faire remonter la part contrôlée par l’Europe en 2016.
Dans ce classement, Taïwan (qui dépasse l’Europe d’un différentiel de 1,4 milliard de dollars de ventes de circuits intégrés) n’en est pas moins défavorisé par rapport à son influence réelle sur l’industrie des semiconducteurs. Le poids de ses fondeurs assure en effet au pays, une puissance indéniable que ne reflète pas l’étude.
Si la Corée et du Sud et le Japon pêchent par une absence de sociétés fabless nationales, Taïwan et la Chine continentale font montre d’une absence criante de fournisseurs verticalement intégrés.
En Europe, seul Dialog Semiconductor figure parmi les 50 premières sociétés fabless mondiales. Le Vieux Continent a été amputée l’an passé du Britannique CSR (passé dans le giron de l’Américain Qualcomm) et de l’Allemand Lantiq (racheté par Intel). Sa part dans les fabless est ainsi tombée à 2%.
Au final, seuls les Etats-Unis ont une position équilibrée entre fabless (62% du total mondial) et IDMs (51%). La Chine, pour l’instant infructueuse à racheter des fabricants IDMs, a néanmoins vu sa part de marché dans les entreprises fabless passer de 5% à 10% depuis 2010.