Micron va sabrer ses investissements annuels de 30%
Quoi de plus flagrant pour illustrer l’effondrement du marché des mémoires que les décisions annoncées hier par le fabricant de mémoires américain Micron Technology à l’occasion de la présentation de ses résultats annuels. L’Américain va amputer de 30% ses investissements industriels, qui vont passer de 12 milliards à 8 milliards de dollars. Ses dépenses annuelles en équipements pour SC vont même être réduites de moitié.
Pour illustrer la vitesse de retournement du marché des mémoires, le chiffre d’affaires de Micron pour son dernier trimestre fiscal clos le 1er septembre est tombé à 6,64 milliards de dollars, en chute de 23% par rapport au trimestre précédent et de 20% par rapport à celui du 4e trimestre de l’exercice fiscal 2021. Et pour le 1er trimestre du nouvel exercice, Micron anticipe un chiffre d’affaires de 4,25 milliards à ± 250 M$, soit une nouvelle chute de 36% !
« Nos résultats financiers du quatrième trimestre fiscal ont été touchés par l’affaiblissement rapide de la demande des consommateurs et par des ajustements importants des stocks des clients sur tous les marchés finaux. Nous réagissons de manière décisive à cet environnement faible en ralentissant la croissance de l’offre grâce à des réductions significatives des dépenses d’investissement (Capex) de l’exercice 2023 et en réduisant l’utilisation des capacités de nos fabs. Nous sommes convaincus que l’équilibre entre l’offre et la demande de l’industrie de la mémoire sera rétabli en raison de la croissance réduite de l’offre de l’industrie combinée aux moteurs de croissance de la demande à long terme pour la mémoire », a commenté Sanjay Mehrotra, président et CEO de Micron.
Dans ce contexte, Micron va réduire ses investissements industriels de 30%, à 8 milliards de dollars, alors que ses dépenses annuelles en équipements pour SC seront amputées de 50%.
L’Américain, dont les ventes annuelles ont malgré tout progressé de 11%, à 30,8 milliards (73% dans les Drams ; 25% dans les flash NAND) pour un bénéfice net de 8,7 milliards, ne remet toutefois pas en cause son plan d’investissement de 40 milliards de dollars jusqu’à la fin de cette décennie pour construire en plusieurs phases des unités de production de mémoires sur le sol américain.