Nouveau : Qualcomm et Broadcom entament un dialogue… de sourds
Qualcomm vient de rejeter la dernière offre de rachat de Broadcom, mais se déclare enfin prêt à rencontrer son acquéreur potentiel. De son côté, Broadcom se félicite de cette avancée, mais réclame une réunion immédiate et réaffirme que son offre à 82 dollars par action et la meilleure et n’est pas négociable. Dialogue de sourds…
Sans surprise, le conseil d’administration de Qualcomm a décidé de refuser à l’unanimité la dernière offre de Broadcom, estimant qu’elle soulève plus que de questions qu’elle n’apporte de réponses. Qualcomm considère que l’offre sous-évalue largement la valeur de l’entreprise. « Votre proposition n’attribue aucune valeur à notre acquisition de NXP, aucune valeur pour la résolution attendue de nos différends de licence actuels et aucune valeur pour l’opportunité significative dans 5G. Elle est inférieure à nos perspectives en tant qu’entreprise indépendante », écrit Paul E. Jacobs, chairman de Qualcomm.
De son côté, Broadcom a réaffirmé qu’il n’irait pas au-delà de son offre à 82 dollars par action. Dans sa dernière présentation « à charge », Broadcom considère précisément que NXP ne résoudra pas les problèmes de Qualcomm et qu’il n’est pas parvenu lui-même à remplir ses objectifs (en filigrane, on peut comprendre que Broadcom ne serait pas fâché de racheter Qualcomm sans NXP). De plus, Broadcom considère que Qualcomm est en déclin, que son business model est cassé depuis longtemps, qu’il n’a pas réussi à monétiser son leadership dans la 4G pour ses actionnaires, et qu’il n’en sera pas autrement pour la 5G. Difficile d’avoir des points de vue plus opposés.
Dans son courrier à Broadcom, Qualcomm stigmatise également les obstacles réglementaires importants dans la transaction proposée. En cas d’échec de la fusion par la non-obtention des autorisations requises, Qualcomm serait gravement et irrémédiablement endommagé, écrit-il. Broadcom répond que son offre inclut un dédommagement de 8 milliards de dollars s’il venait à renoncer.
Enfin, Qualcomm ne souhaiterait pas rencontrer Broadcom avant mardi, quand ce dernier lui propose un rendez-vous dès ce week-end.
En clair, les deux parties ne sont d’accord sur rien et ce sera à leurs actionnaires de trancher. Au vu de la présentation « à charge » de Broadcom, il semble que si Qualcomm parvenait rapidement à boucler le rachat de NXP, Broadcom pourrait trouver là une porte de sortie pour renoncer. Dans le cas contraire, Qualcomm, fragilisé, pourrait avoir du mal à convaincre ses actionnaires de poursuivre, comme si de rien n’était, sans changer de stratégie.