Toshiba envisage d’externaliser ses activités mémoires flash
Répondant aux indiscrétions de la presse japonaise qui indique que Toshiba pourrait céder 20% de son activité dans les mémoires à son partenaire Western Digital, le groupe nippon a publié un communiqué officiel soulignant qu’aucune décision n’a été prise à ce jour. Cependant, Toshiba confirme étudier la possibilité d’externaliser son activité mémoires dans une entreprise séparée tout en affirmant le caractère stratégique de l’activité.
Selon le Nikkei, Toshiba envisagerait de céder 20% de son activité dans les mémoires à son partenaire Western Digital (qui a racheté SanDisk pour 19 milliards de dollars en 2015). Le montant de la transaction se situerait entre 200 et 300 milliards de yens (entre 1,76 et 2,65 milliards de dollars). Toshiba, qui conserverait une participation majoritaire dans l’entreprise jugée stratégique, pourrait par la suite, l’introduire en Bourse, croit savoir le quotidien nippon. Les mémoires flash ont représenté la majeure partie des ventes de Toshiba dans les semiconducteurs et les produits de stockage lors de son dernier exercice (1576 milliards de yens).
Selon TrendForce, Toshiba était le 2e fournisseur mondial de mémoires flash NAND au troisième trimestre 2016, avec 19,8% du marché. Devancé par le Coréen Samsung (36,6% du marché), il était devant son partenaire Western Digital (17,1%).
Toshiba et Western Digital produisent déjà ensemble des mémoires flash. Le 16 juillet dernier, les deux partenaires avaient célébré l’ouverture du site New Fab 2 de fabrication de semiconducteurs installé à Yokkaichi, dans la préfecture de Mie, au Japon. Le site New Fab 2 permettra la conversion de la capacité de production en NAND 2D des deux entreprises en mémoire flash 3D. Satoshi Tsunakawa, président et CEO de Toshiba, avait alors déclaré : « Nous prévoyons des investissements pouvant aller jusqu’à 860 milliards de yens d’ici l’exercice 2018, en ligne avec la situation du marché. Notre engagement est ferme et nous sommes persuadés que notre coentreprise avec Western Digital va nous permettre de produire des mémoires de prochaine génération à des coûts concurrentiels sur le site de Yokkaichi ».
Confronté à la nécessité d’amortir l’impact d’une importante dépréciation liée le nucléaire aux Etats-Unis (dossier Westinghouse), Toshiba trouverait par cette vente partielle des moyens de financement importants.
On peut s’interroger plus généralement sur le devenir des activités semiconducteurs de Toshiba. Des décisions stratégiques pourraient être annoncées à la fin de l’année fiscale du groupe nippon. Déjà, Toshiba avait revendu à son compatriote Sony ses imageurs CMOS, arrêté ses activités dans les DEL blanches, etc. Par ailleurs, le groupe japonais a cédé le contrôle de son activité électroménager au Chinois Midea et a externalisé ses activités dans le médical pour les céder à Canon (voir notre article).