Renault reprend la R&D d’Intel en France dans le logiciel embarqué
Le groupe Renault annonce la signature d’un accord définitif en vue de l’acquisition des activités de R&D françaises d’Intel portant sur les logiciels embarqués, implantées sur les sites de Toulouse et Sophia-Antipolis en France. Ces activités représentent plus de 400 salariés, dotés d’une longue expérience internationale dans le développement de logiciels.
Avec cette acquisition des activités de R&D françaises d’Intel spécialisées dans les logiciels embarqués, la connectivité et la création de nouveaux services client, le groupe Renault accélère son développement dans le domaine des véhicules connectés et autonomes. Ce rachat devrait être finalisé d’ici la fin du deuxième trimestre 2017. Le constructeur automobile disposera ainsi de l’ensemble des compétences nécessaires pour renforcer le développement de la nouvelle génération de logiciels embarqués dans ses véhicules, notamment capables d’offrir des services personnalisés, de se mettre à jour à distance, en toute autonomie et en temps réel, sans intervention d’un tiers.
Contenu électronique et logiciel : 50% de la valeur du véhicule en 2020 ?
Demain, la voiture sera électrique, connectée et autonome, avance le constructeur. Et la valeur du contenu électronique et logiciel dans les véhicules sera primordiale. D’ailleurs, sa part est déjà est en augmentation constante : jusqu’à 35 % en 2015, et potentiellement 50 % en 2020 selon certaines analyses.
Les équipes de R&D françaises d’Intel, dont l’expertise est reconnue en matière de création et du développement de logiciels, présentent des atouts complémentaires à Renault. Elles apporteront au groupe leur savoir-faire, leur expérience, et leurs méthodes et outils, ainsi que leurs réseaux de fournisseurs, de laboratoires et d’entreprises partenaires. Certaines équipes disposent d’ailleurs déjà de compétences appliquées au secteur de l’industrie automobile dans le domaine d’application du multimédia et de la connectivité.
« Ce projet d’acquisition s’inscrit pleinement dans la stratégie du groupe Renault qui vise à offrir de nouveaux services connectés et à améliorer l’expérience de ses clients. Les salariés d’Intel qui rejoindront Renault ont des compétences et des profils très qualifiés dans un domaine technique et concurrentiel, où l’Alliance Renault-Nissan est un des leaders mondiaux. Le groupe Renault continue ainsi de soutenir l’innovation et le développement économique en France », a déclaré Carlos Ghosn, p-dg de Renault.
En progressant dans leurs fonctions et leur déploiement, les technologies connectées mèneront vers une certaine automatisation de la conduite et permettront d’arriver, à terme, à la voiture autonome. Ainsi, d’ici 2020, Renault compte proposer un système d’assistance à la conduite avancé (permettant de maintenir le véhicule sur sa voie – dit « single-lane control »), utilisable sur autoroute en toutes conditions de trafic. Le conducteur devra toujours conserver les yeux sur la route et les mains sur le volant, restant totalement responsable de toutes les phases de conduite.
Après 2020, le système évoluera vers le mode « eyes off / hands off », permettant au conducteur de ne pas avoir les mains sur le volant et de ne pas regarder la route dans certaines conditions (embouteillage, vitesse limitée) et sur des voies bien définies type autoroutes ou quatre-voies sécurisées.
Cette acquisition s’effectuera à travers l’achat par le groupe Renault d’une société nouvellement créée par Intel dans laquelle seront transférées les activités de R&D portant sur les logiciels embarqués, exercées sur les sites de Toulouse et Sophia Antipolis en France. Cette société sera rattachée à la direction Engineering des Systèmes Alliance du groupe Renault.
Rappelons qu’à l’été 2016, Intel avait annoncé son projet de supprimer 80% de ses effectifs en France (750 emplois sur 940 en France). 5 sites de R&D sur 7 devaient alors être fermés soit 95% des emplois en R&D. 701 emplois directs devaient être supprimés à Sophia-Antipolis, Toulouse, Aix-en-Provence et Nantes. Jusqu’à 44 employés des forces de ventes devaient être licenciés sur le site de Meudon (24 fermetures de postes + 20 licenciements sur le principe du volontariat).
Le groupe Renault est présent dans 127 pays et a vendu près de 3,2 millions de véhicules en 2016. Il réunit aujourd’hui plus de 120 000 collaborateurs, dispose de 36 sites de fabrication et 12 700 points de vente dans le monde. Le groupe s’appuie sur son développement à l’international, la complémentarité de ses trois marques (Renault, Dacia et Renault Samsung Motors), le véhicule électrique et son alliance unique avec Nissan.