Ventes, prix et délais en hausse pour la distribution de semiconducteurs en Europe
Le marché européen de la distribution de semiconducteurs démarre sur les chapeaux de roue affichant un record de ventes au premier trimestre 2017, à 2,134 milliards d’euros, soit une hausse de 10,5% par rapport au précédent record du premier trimestre 2016, selon la DMASS, Distributors’ and Manufacturers’ Association of Semiconductor Specialists. Par rapport au trimestre précédent, la hausse atteint 18,3%.
Cette forte croissance a pris la DMASS un peu par surprise, à en croire son président Georg Steinberger : « Les signaux à la fin de l’année dernière ne prédisaient pas une croissance aussi dynamique. Nos perspectives pour 2017 étaient plutôt modestes, étant donné qu’il n’y avait pas trop de signes de croissance dans les principales régions d’Europe et compte-tenu des incertitudes macroéconomiques qui se manifestent autour de nous. Ainsi, ce trimestre record a été une surprise. En ce qui concerne la raison, tous les segments de l’industrie semblent contribuer, de l’automobile à l’industriel. Les prises de commande sont également très fortes, les délais de livraison de diverses familles de produits s’allongent et les prix augmentent. Dans l’ensemble, 2017 pourrait générer une forte croissance tout au long de l’année ».
Jusqu’à très récemment, l’emballement du marché mondial des semiconducteurs (+18,1% au premier trimestre) était principalement attribué à l’envol du prix des mémoires. Or, les statistiques de la DMASS ne prennent pas en compte les composants pour PC, soit une grande partie du marché des mémoires. Est-à-dire que l’allongement des délais d’approvisionnement constaté par l’organisation professionnelle conduit déjà à des commandes supérieures aux besoins réels ? L’avenir le dira.
Rappelons qu’en 2016, le marché européen de la distribution de semiconducteurs a représenté 7,4 milliards d’euros, en croissance de seulement 3,8% par rapport à 2015.
Les grands pays sont à la traîne
Par pays, l’Allemagne affiche une croissance qui s’inscrit dans la moyenne basse : +7,2% sur un an, à 650 millions d’euros. En revanche, les performances en France, en Italie et au Royaume-Uni sont bien en-deçà : + 3,8%, à 152 M€ pour le marché français ; +2,2% en Italie, à 205 M€ et +3,3% au Royaume-Uni, à 151 M€. La consommation de semiconducteurs via la distribution dans les pays nordiques a progressé, pour sa part, de 8,6%, à 178 M€. Mais les plus fortes progressions ont été enregistrées en Europe de l’Est (la Pologne devient le 5e pays pour la distribution de semiconducteurs en Europe), en Israël, en Russie et en Turquie.
Par famille de produits, les ventes trimestrielles de circuits analogiques par les distributeurs ont progressé de 13% sur un an, à 654 M€. Celles de composants MOS Micro ont crû de 11,6%, à 435 M€, tandis que celles de composants de puissance ont crû de 11,2%, à 207 millions d’euros. Les ventes de mémoires hors informatique ont progressé de 13,4%, à 174 millions d’euros. A l’inverse, les ventes de circuits logiques programmables ont reculé de 3,1%, à 135 M€, tandis que la croissance des ventes des circuits logiques standards a été très modeste et celle des autres circuits logiques de 18,2%, à 114 millions d’euros. Les ventes de discrets, de capteurs et de circuits optoélectroniques ont été en deçà de la moyenne.
Fondée en 1989, la DMASS compte à ce jour 38 membres actifs (dont, pour les distributeurs, Acal BFi Europe, Anglia, Arrow, Avnet EMEA, Codico, Digi-Key, EBV Elektronik, Farnell, Mouser et Rutronik) et représente, suivant les pays, entre 80% et 85% du marché européen de la distribution. L’organisation professionnelle, – rappelons-le-, ne prend en compte que les semiconducteurs hors composants pour PC.