ST pourrait aider Huawei à contourner les sanctions américaines
Généralement très bien informé, le Nikkei Asian Review croit savoir que Huawei Technologies travaille avec STMicroelectronics pour co-concevoir des puces pour mobiles et pour l’automobile. Le géant chinois chercherait ainsi à se protéger du probable durcissement des sanctions américaines à son égard, ont déclaré deux sources proches du dossier au journal asiatique.
Selon le Nikkei Asian Review, les Etats-Unis pourraient prochainement durcir les autorisations de licences à l’exportation concernant les machines de production de semiconducteurs. Ainsi, dans ce jeu à trois bandes, TSMC pourrait être entravé dans l’acquisition des dernières machines américaines, s’il continue à produire en fonderie les puces de HiSilicon, la branche semiconducteurs de Huawei. Par ailleurs, le Chinois pourrait également ne plus bénéficier des licences en CAO électronique de Synopsys ou Cadence si les Etats-Unis durcissent les règles à l’exportation. D’où la piste d’un partenariat avec STMicroelectronics pour contourner le durcissement des sanctions américaines.
Huawei est déjà l’un des dix premiers clients de ST (voir illustration). Outre le développement de circuits pour smartphones Honor, le Nikkei Asian Review croit savoir que l’accord concernait le co-développement de puces pour l’automobile (systèmes ADAS, voiture autonome), un domaine d’expertise de ST et un marché de diversification stratégique pour Huawei.
Bien entendu, STMicroelectronics n’a pas voulu commenter au journal asiatique ces révélations et Huawei a rétorqué que s’il était empêché de faire produire ses puces par TSMC, il pourrait le faire chez d’autres fondeurs, tels Samsung.
Quelle que soit la réalité de ces révélations, on peut douter de la capacité des entreprises à aller durablement contre la volonté des Etats-Unis qui parviennent toujours à imposer leur diktat (comme pour le commerce des entreprises étrangères avec l’Iran).