Tôlerie fine : le Normand Serbe veut capitaliser sur la diversification de ses marchés
Spécialisée dans la tôlerie fine pour la conception de boitiers électroniques, l’entreprise Serbe, implantée près de Pont-Audemer (27), a su gérer la crise du Covid-19, grâce à sa stratégie en matière de gestion des ressources humaines et de réorganisation de sa production.
Depuis sa création en 1979, Serbe fournit de grands groupes à travers différents secteurs d’activité : spatial, aéronautique, défense, sécurité, médical, ferroviaire, robotique et maritime. Les ingénieurs et techniciens supérieurs de son bureau d’études conçoivent par CAO les boîtiers électroniques de ses clients, de la phase d’études en passant par le prototypage en vue de leurs industrialisations en petites et moyennes séries. L’entreprise fournit des prestations incluant aussi bien la conception de la structure métallique que la prise en charge de leurs traitements de surface et peinture, l’intégration des câblages et composants électroniques ainsi que la pose de la sérigraphie.
A partir de 2012, Mélanie et Jean-Marc Coquerel, membres de la direction de l’entreprise, envisagent la reprise de l’entreprise après le départ à la retraite du dirigeant alors en place. Ils mûrissent leur projet pendant trois ans, en mettant en place une démarche de lean manufacturing en partenariat avec NAE (*), -le réseau des acteurs de l’aéronautique, du spatial, de la défense et de la sécurité en Normandie-, et entament les premiers investissements avec plusieurs achats de nouvelles machines. En 2014, ils feront l’acquisition de Serbe qu’ils s’attacheront à faire développer. En 2016, la croissance de l’entreprise leurs permet d’acquérir un nouveau bâtiment sur un site d’une superficie de 10 000 m² situé à Saint-Mard de Blacarville.
D’un point de vue sanitaire, l’entreprise a traversé la crise du Covid-19 en maintenant l’activité de son site toute en assurant la sécurité de ses collaborateurs. Constituée dès le début de la pandémie, une cellule de crise était chargée de travailler quotidiennement sur tous les sujets liés au Covid : protection du personnel et sécurisation du site, réorganisation constante de la production en fonction des ouvertures et fermetures de ses partenaires clés aussi bien clients, que sous-traitants… L’entreprise a également créé un protocole de gestion comportant différents stades allant de 1 à 4 afin d’assurer le maintien de l’activité en toutes circonstances.
Afin de préserver son savoir-faire, Serbe travaille actuellement sur des supports de connaissance (tutos, story telling…) élaborés à partir d’une réflexion en interne et de benchmark avec d’autres entreprises au niveau national sur des métiers en tension, dans le but de préserver ses compétences et d’être en mesure de les transmettre aux jeunes recrues. L’entreprise a également lancé une campagne de recrutement de nouveaux collaborateurs afin de renforcer sa production et son bureau d’études.
Les récents événements qui ont mis à mal l’activité économique dans son ensemble, et plus particulièrement le secteur de l’aéronautique, ont généré une baisse des commandes et du chiffre d’affaires dans les secteurs de l’aéronautique et du ferroviaire. Mais la diversité de son activité sur le long terme permet à Serbe d’être indépendante de tout secteur et de ventiler le risque de perte. Aussi, l’entreprise qui compte un effectif de 40 collaborateurs, travaille actuellement sur un plan d’actions afin de démarcher et/ou développer d’autres secteurs sur les prochaines années.
(*) NAE est le réseau des acteurs de l’aéronautique, du spatial, de la défense et de la sécurité en Normandie. Fondée en 1998, l’association NAE est aujourd’hui constituée de 160 membres : des grands groupes industriels, plusieurs aéroports et une base militaire, de nombreuses PME / ETI, des start-up, des laboratoires de recherche et des établissements d’enseignement supérieur. La filière représente globalement plus de 21 500 salariés pour 3,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018 en Normandie. NAE est membre du GIFAS et du GICAT.