Infineon va investir 5 milliards d’euros dans une fab 300 mm à Dresde
A l’occasion de la publication de ses bons résultats annuels, Infineon annonce une accélération de sa stratégie de croissance et la construction d’une unité de production de semiconducteurs sur tranches de 300 mm à Dresde. Au terme d’un investissement de 5 milliards d’euros, l’usine devrai être opérationnelle à l’automne 2026.
Infineon vient de clore son exercice annuel 2022 sur un chiffre d’affaires annuel de 14,218 milliards d’euros, en hausse de 29% par rapport à l’exercice précédent, pour une marge opérationnelle de 23,8% contre 18,7% un an plus tôt.
« La décarbonisation et la numérisation entraînent une demande structurellement croissante de semiconducteurs. Grâce à son positionnement stratégique, Infineon bénéficiera encore plus de ce développement. Cette dynamique s’est à nouveau accélérée, c’est donc le bon moment pour nous de définir un modèle opérationnel encore plus ambitieux », déclare Jochen Hanebeck, CEO d’Infineon.
Partant, le groupe allemand vise à l’avenir un taux de croissance annul moyen de ses revenus de plus 10%, contre 9% auparavant. La croissance sera notamment tirée par l’électromobilité, la conduite autonome, les énergies renouvelables, les centres de données et l’IoT. Cette croissance s’accompagnera d’une amélioration significative de la rentabilité avec une marge opérationnelle qui devrait atteindre un niveau moyen de 25%, contre 19% à ce jour.
Pour soutenir cette croissance, Infineon aura besoin de davantage de capacités de production. Ainsi, Infineon prévoit de continuer à étendre sa capacité de fabrication sur tranches de 300 mm de diamètre pour permettre l’accélération attendue de la croissance des semiconducteurs analogiques/mixtes et de puissance. Le fabricant allemand prévoit ainsi de construire une fab 300 mm à Dresde à l’automne 2023. Avec un investissement total prévu de 5 milliards d’euros, il s’agirait du plus gros investissement de l’histoire d’Infineon. Le groupe prévient toutefois que la décision finale d’investissement sera prise si un financement public adéquat est obtenu, notamment dans le cadre de l’European Chips Act. Lorsqu’elle fonctionnera à pleine capacité, l’usine aura le potentiel de générer des revenus annuels égaux au niveau de l’investissement, soit 5 milliards d’euros. La nouvelle usine devrait créer jusqu’à 1000 emplois hautement qualifiés et, selon la planification envisagée, pourrait être prête à démarrer la production à l’automne 2026.
15,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires prévu pour l’exercice 2023
Sans atteindre, pour le premier trimestre de l’exercice 2023, Infineon prévoit de générer un chiffre d’affaires d’environ 4,0 milliards d’euros pour une marge opérationnelle d’environ 25%.
Un chiffre d’affaires de 15,5 milliards d’euros (plus ou moins 500 millions d’euros) est prévu pour l’ensemble de l’exercice 2023 soit une croissance de 9% par rapport à l’exercice 2022, pour une marge opérationnelle d’environ 24%. La croissance du chiffre d’affaires de la division automobile (ATV- 45% du chiffre d’affaires lors du dernier exercice) devrait être supérieure à la moyenne du groupe. Pour les divisions IPC (Industrial Power Control – 13% du CA 2022) et CSS (Connected Secure Systems – 13% du CA 2022), le chiffre d’affaires devrait croître autour du rythme moyen du groupe. Le chiffre d’affaires généré par la division PSS (Power & Sensor Systems – 29% du CA 2022) devrait croître en dessous de la moyenne du groupe.
Les investissements annuels d’Infineon devraient atteindre 3,0 milliards d’euros pour l’exercice 2023. L’accent sera mis ici sur la construction du troisième module de fabrication sur le site de Kulim (Malaisie), destiné à produire des semiconducteurs composés, le démarrage prévu des travaux de construction de la nouvelle usine de Dresde, et la poursuite de l’expansion des capacités de production de front-end, notamment à Dresde (Allemagne) et Villach (Autriche).
« Nous avons conclu avec succès l’exercice 2022 difficile, avec un excellent quatrième trimestre. L’exercice 2023 a également bien commencé. Compte tenu des incertitudes macroéconomiques et géopolitiques persistantes, une vigilance accrue s’impose au cours des prochains trimestres. Nous sommes prêts à agir rapidement et avec souplesse si nécessaire », prévient toutefois Jochen Hanebeck.