Micro-lanceurs : HyPrSpace décroche un financement de 35 M€ de France 2030
Grâce à ce nouveau soutien de l’État, le consortium PADA1, mené par la start-up bordelaise HyPrSpace, en coopération avec Telespazio France et CT Ingénierie, va pouvoir réaliser la conception détaillée de son micro-lanceur OB-1 et effectuer son premier vol prévu début 2026.
Piloté par la start-up bordelaise HyPrSpace (Hybrid Propulsion for Space), le consortium PADA1 (Projet Agile de Développement d’Accès à l’espace) vient de décrocher un financement à hauteur de 35 millions d’euros dans le cadre de l’appel à projet France 2030 pour le développement de micro-lanceurs. Ce consortium cible trois objectifs majeurs : offrir un accès souverain et durable à l’espace pour les petits satellites, innover avec une technologie de propulsion plus écologique et compétitive, et renforcer la compétitivité française dans le secteur des mini et micro-lanceurs.
Dans la continuité du premier volet de l’appel à projet micro-lanceurs de France 2030 déjà remporté par HyPrSpace en 2022, la start-up bordelaise développe Orbital Baguette-1 (OB-1), un micro-lanceur suborbital basé sur une technologie brevetée de propulsion hybride, qui mélange des réactifs solides et liquides, ce qui constitue une technologie de rupture pour l’industrie du spatial. Ce lanceur serait ainsi capable de mettre en orbite des satellites jusqu’à 250 kg à un coût deux fois inférieur à celui des micro-lanceurs traditionnels basés sur une technologie de propulsion liquide standard, et de manière plus respectueuse de l’environnement.
Ce nouveau financement permettra à HyPrSpace de réaliser la conception détaillée du micro-lanceur OB-1 et d’effectuer son premier vol prévu pour le premier trimestre 2026. Pour cela, HyPrSpace travaille en étroite coopération avec Telespazio France et CT Ingénierie, également membres du consortium PADA1.
Basée à Toulouse, Bordeaux, Paris et Kourou, Telespazio France est une filiale du groupe Telespazio, joint-venture regroupant le groupe italien Leonardo (67%) et Thales (33%). Elle mettra à profit son expérience en maintenance, planification et exploitation des infrastructures au sol dont elle a la charge à Kourou, pour développer une offre de service complète depuis la prise en charge du lanceur à la sortie de l’usine, jusqu’à la mise en orbite des charges utiles. Ces opérations qui seront menées pour la première fois lors du lancement Baguette One, reposeront notamment sur des stations de télémesure et de télécommunications ultra-mobiles, autonomes et standardisées. Ce service de bout en bout s’avère adapté à la « philosophie » des micro-lanceurs d’HyPrSpace qui devront pouvoir être lancés rapidement, à un prix compétitif, et souvent depuis différents ports spatiaux.
Quant à CT Ingénierie, elle apportera au consortium son expérience dans le domaine de la conception et de l’optimisation système de lanceurs. Depuis 35 ans, l’entreprise basée à Colomiers (31) capitalise son expertise multiphysique sous forme de modèles et logiciels propriétaires, qui sont intégrés au sein de plateformes numériques pour l’évaluation technico-économique de systèmes, dans différents domaines (spatial, aéronautique, naval, automobile, ferroviaire, énergie, industrie). Dans le cadre du consortium PADA1, CT mettra en œuvre ses compétences et outils, ainsi que ses savoir-faire en analyse de mission et trajectographie, pour l’ingénierie système et la conception des micro-lanceurs OB-1 dans les délais réduits induits par l’évolution du marché de l’accès à l’espace.
Rappelons que l’espace, et plus particulièrement les micro-lanceurs, font partie des grands axes de la seconde moitié du plan France 2030 présentés par le président de la République lors de sa visite sur le site d’Airbus, à Toulouse, avant-hier.