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Les patrons d’Infineon, NXP, STMicroelectronics et JLR commentent l’actualité

Les patrons d’Infineon, NXP, STMicroelectronics et JLR commentent l’actualité

En préambule d’Electronica, Jochen Hanebeck, Kurt Sievers, Jean-Marc Chéry et Barbara Bergmeier ont évoqué ensemble la stratégie de leurs entreprises respectives face aux enjeux et défis à venir de l’industrie des semiconducteurs. Les trois ténors du semiconducteur se sont notamment montrés inquiets quant à la recrudescence des politiques protectionnistes.

C’est une tradition lors de chaque édition d’Electronica depuis 1998, une « CEO rountable » réunit, la veille de l’ouverture du salon, des grands patrons de l’industrie des semiconducteurs et des équipementiers qui exposent leur vision du secteur. L’édition 2024 d’Electronica, qui a ouvert ses portes hier à Munich, n’a pas dérogé à la règle avec la tenue d’une table ronde qui a accueilli Jochen Hanebeck, Kurt Sievers et Jean-Marc Chéry, respectivement présidents et CEO d’Infineon Technologies, NXP Semiconductors et STMicroelectronics, ainsi que Barbara Bergmeier, directrice exécutive des opérations industrielles du groupe JLR.

© Electronica /Messe Munchen

Dans cette « CEO rountable » de près d’une heure et quart qu’il est possible de visionner dans son intégralité en cliquant sur ce lien, les quatre dirigeants ont évoqué de nombreux sujets parmi lesquels leurs stratégies pour faire face aux conditions macroéconomiques actuelles, les enjeux de la décarbonation et de l’électrification, le marché du véhicule électrique, ou encore les politiques de souveraineté industrielles, voire de protectionnisme, mises en place par de plus en plus de pays.

Sur ce dernier point, les trois ténors des semiconducteurs se sont notamment montrés inquiets, mettant en avant la globalisation comme l’une des grandes forces de l’industrie des semiconducteurs.

« Le danger pour nous est que cette fragmentation, que l’on observe depuis plusieurs années maintenant, s’accélère car cela va à l’encontre de ce qui a fait le succès de l’industrie des semiconducteurs, qui est une industrie globalisée », a ainsi déclaré Jochen Hanebeck.

Pour Jean-Marc Chéry, le plus important est que « nous devons nous focaliser sur les grands défis qui se dressent devant nous, comme l’électrification du monde et la décarbonation de l’industrie et de la mobilité. Créer des chaînes d’approvisionnement de la Chine pour la Chine ou de l’occident pour l’occident serait contreproductif. »

« C’est normal que les gouvernements veuillent protéger leur industrie car c’est de l’emploi à la clé, c’est une bonne chose, mais il ne faut pas tomber dans les politiques nationalistes qui vont à l’encontre de l’industrie des semiconducteurs qui est l’une des grandes bénéficiaires de la globalisation, indique, pour sa part, Kurt Sievers. Et il ne faut pas se leurrer : c’est tout bonnement impossible qu’un pays, quel qu’il soit, soit autonome en matière de semiconducteurs. Si tel était le cas, les équipements contenant ces semiconducteurs seraient si coûteux qu’ils ne pourraient être vendus. Les gouvernements le comprendront tôt ou tard. »

 

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