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Intel devrait fermer 5 centres de R&D en France

Intel devrait fermer 5 centres de R&D en France

L’onde de choc de la fermeture programmée de plusieurs sites de recherche et développement d’Intel en France s’est propagée hier dans la presse régionale depuis Sophia-Antipolis (Sophianet.com) jusqu’à Toulouse (France Bleu Toulouse). Selon notre confrère L’Usine Nouvelle, pas moins de cinq centres d’Intel devraient fermer d’ici fin 2017, condamnant 750 emplois, soit les ¾ des effectifs du numéro mondial des semiconducteurs en France.

Intel-France-300616Ces annonces aux représentants des personnels, qui ont été effectuées lors de deux CE extraordinaires à Sophia-Antipolis et Paris, sont les répercussions du plan de restructuration mondial d’Intel dévoilé en avril dernier. Prenant la mesure du déclin du marché des PC, Intel avait alors annoncé un plan de réduction de ses effectifs de 11% afin de déplacer son centre de gravité des PC vers les centres de données et l’Internet des objets. 12 000 personnes, qui perdront leur emploi d’ici mi-2017, devront faire les frais de ce repositionnement. Ce plan de restructuration va coûter 1,2 milliard de dollars à l’entreprise et devrait lui permettre de réduire ses coûts de 750 M$ cette année, puis de 1,4 milliard par an à partir de la mi-2017.

Mais on n’imaginait pas alors qu’Intel allait tailler dans ses effectifs de R&D, tout du moins en France, où la taille individuelle de ces centres est modeste (quelques centaines de personnes pour les plus importants), souvent issus du rachat d’équipes existantes (Motorola, Freescale, Inside Secure) dotées d’un savoir-faire reconnu. Certes Intel avait décidé en mai d’arrêter les frais dans les processeurs d’applications pour mobiles et tablettes, mais conservait dans le même temps ses développements dans les technologies modem 4G. Des rumeurs font même régulièrement état de l’intégration de modems Intel dans les prochains iPhone d’Apple, au détriment de Qualcomm.

Selon l’Usine Nouvelle, c’est le centre de R&D de Meyreuil, située à quelques kilomètres d’Aix-en-Provence, qui développe des solutions matérielles et logicielles autour de la technologie de communications sans contact NFC (Near Field Communications) qui devrait fermer le premier. Les deux centres de Sophia-Antipolis, ceux de Montpellier, Toulouse et Nantes devraient également fermer d’ici fin 2017.

Le centre de Meyreuil d’une quarantaine de personnes, racheté à Inside Secure, avait été inauguré en mars 2015. « Avec le nouveau laboratoire de Meyreuil, cinq sites Intel parmi les sept présents en France sont désormais spécialisés dans le développement des technologies mobiles. Cet écosystème à valeur ajoutée– plus de 80% du millier d’employés Intel en France évoluent dans la R&D – en fait un centre névralgique d’Intel dans la réflexion et la conception des futures technologies pour smartphones, tablettes et objets intelligents. Inscrite dans le maillage des autres centres de R&D Intel travaillant déjà sur les futures technologies mobiles (à Sophia-Antipolis, Toulouse et Montpellier), cette ouverture confirme la place centrale qu’Intel accorde à la France dans ce domaine », vantait alors la communication du groupe américain.

Pour rappel, le site de Sophia-Antipolis a été créé en 1999. De dix personnes au départ, spécialisées dans les certifications télécom, le site regroupe aujourd’hui près d’un tiers des effectifs du groupe en France, partagés entre deux entités : les groupes MCG (Mobile Communication Group) et IMC (Intel Mobile Communications – né du rachat en 2011 de la division sans fil pour téléphonie mobile d’Infineon). Ensemble, ils œuvrent au sein d’un laboratoire de R&D dédié à l’intégration des composants de connectivité et à l’architecture des composants logiciels de communication (Modem, Wi-Fi, GPS, NFC…) afin d’établir des modèles de référence pour les smartphones et les tablettes.

Né en 2009 de l’intention d’Intel de développer un site de référence dédié à l’ultra-mobilité, le laboratoire de téléphonie mobile de Toulouse est au point de départ de l’ascension prise par le groupe Intel France dans la R&D des technologies mobiles. Composé à l’origine par le rachat d’une partie du pôle téléphonie de Freescale avec la reprise de quelques 50 salariés, le site de Toulouse s’est agrandi et représente aujourd’hui 280 personnes, en comptant la cinquantaine d’employés de Montpellier qui devait rejoindre le site. Ouvert en 2010 dans le cadre d’un OTC (Open Source Technology Center), le site de Montpellier est le pôle de recherche et d’optimisation des logiciels d’applications du groupe Intel France pour les terminaux mobiles.

Né du rachat en 2011 de la start-up CoFluent Design, le laboratoire de Nantes développe des outils de modélisation et de simulation pour les systèmes embarqués.

Subsisteraient le siège social d’Intel France  et  le bureau central des ventes et du marketing du groupe à Meudon, ainsi que le laboratoire ECR (Exascale Computing Research). Inauguré en 2010 à Versailles, en partenariat avec le CEA, le GENCI et l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, l’ECR est implanté au sein de la technopole Teratec (dans l’Essonne), consacrée à la simulation numérique haute performance. L’ECR travaille sur l’optimisation des logiciels pour les futurs supercalculateurs exascales, soit le prochain grand palier dans le calcul intensif. Sa mission, partagée avec deux autres Intel Labs spécialisés en Allemagne et en Belgique : préparer les supercalculateurs qui demain génèreront des milliards de milliards d’opérations par seconde (l’exaflop) pour nombre de nouvelles applications dans la Recherche.

Voir les articles de l’Usine Nouvelle, de Sophianet.com et de France Bleu Toulouse.

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