Thales entend conserver son activité signalisation ferroviaire
Thales a démenti catégoriquement tout projet de cession de son activité signalisation ferroviaire. Le groupe d’électronique professionnelle répond ainsi aux déclarations d’Arnaud Montebourg, qui dans une lettre au ministre de l’Economie et des finances, s’était ému que la compagnie chinoise CRCC puisse racheter l’activité, alors qu’Alstom était le repreneur idéal…
« Contrairement aux déclarations de Monsieur Arnaud Montebourg, il n’a jamais été question pour Thales de mettre en vente, ni d’adosser son activité de signalisation ferroviaire à qui que ce soit. Bien au contraire, Thales a l’ambition de développer cette activité de signalisation ferroviaire et d’en faire le leader mondial au cœur des métiers du groupe », rétorque le groupe français. « L’accord avec CRRC est un accord purement commercial – ce n’est pas un accord exclusif et ce n’est en aucun cas un accord capitalistique. Il permet de répondre aux demandes des opérateurs de transport d’être compatible avec tous les constructeurs de matériel roulant : Alstom, Siemens, Hitachi, Bombardier… », explique Thales, faisant la leçon à l’ancien ministre.
L’APAT, l’Association du Personnel Actionnaire de Thales est plus véhémente, condamnant « les propos hallucinants, tant d’un point économique, financier ou industriel, de la part d’une personne qui prétend postuler aux plus hautes fonctions de l’Etat ». Evoquant l’irresponsabilité ou l’amateurisme de l’ancien ministre, elle rappelle que 46% du capital de Thales est coté en bourse, dont 2,7% détenus par ses salariés.
Pour la direction de Thales, l’activité signalisation ferroviaire est au cœur des métiers et des technologies du groupe, qui s’appuie sur un socle commun de hautes technologies, au service de cinq grands marchés : aéronautique, spatial, transports terrestres, défense et sécurité.
« Sur le métier des transports terrestres, Thales conçoit, développe, et produit des systèmes de signalisation et ce leadership est appelé à se renforcer grâce à ses technologies de cyber-sécurité, d’intelligence artificielle, de big data, de connectivité… La stratégie de Thales est de servir tous les opérateurs de transport et d’être compatible avec tous les types de matériels roulants. C’est grâce à cette caractéristique que Thales est présent dans 52 pays et notamment en Chine depuis 5 ans. La solution de signalisation urbaine CBTC de Thales est en service dans 40 des plus grandes villes du monde, sur plus de 80 lignes de métro, et transporte 3 milliards de passagers par an », poursuit le groupe qui rappelle que globalement son excellence technologique lui a permis de se développer fortement ces quatre dernières années et de créer de nombreux emplois. En 2016, c’est 6000 embauches dans le monde et 2000 en France.