Alstom reçoit une commande SNCF de 100 TGV de nouvelle génération
Le 26 juillet, SNCF Mobilités a approuvé une commande ferme de 100 trains grande vitesse (TGV) de nouvelle génération Avelia Horizon auprès d’Alstom. Le montant du contrat s’élève à 2,7 milliards d’euros.
Cette nouvelle génération de TGV répond à l’objectif de compétitivité du système ferroviaire de la SNCF, avec un coût global d’acquisition réduit de plus de 20% par rapport à la génération précédente. Les équipes d’experts qui travaillent sur ce projet depuis deux ans ont spécifié un TGV renouvelé pour un coût réduit à 25 millions d’euros par rame, avec un budget complémentaire de 190 millions d’euros pour les options et les services.
Avelia Horizon sera composé de deux motrices de longueur réduite et de voitures passagers à 2 niveaux articulées. Cette architecture permet ainsi d’augmenter de 20% la surface du train dédiées aux voyageurs et d’accueillir jusqu’à 740 passagers dans la configuration la plus capacitaire retenue par SNCF.
Les coûts de maintenance seront réduits de plus de 30% par rapport aux coûts actuellement constatés par SNCF. La maintenabilité du train est en effet prise en compte dès la conception avec un système de maintenance prédictive, ce qui améliore la fiabilité et la disponibilité des rames. Grâce à son aérodynamisme et à une chaine de traction plus performante, la nouvelle génération de TGV consommera 20% d’énergie en moins par rapport à une rame TGV existante.
En 2017/18, Alstom a réalisé un chiffre d’affaires de 8,0 milliards d’euros et enregistré pour 7,2 milliards d’euros de commandes. Alstom, dont le siège est basé en France, est présent dans plus de 60 pays et emploie actuellement 34 500 collaborateurs.
L’Europe ouvre une enquête approfondie sur le projet de rachat d’Alstom par Siemens
Par ailleurs, l’Assemblée spéciale et l’Assemblée générale mixte d’Alstom, qui se sont tenues le 17 juillet 2018 à Paris, ont approuvé à une très large majorité de plus de 95% les résolutions relatives au projet de rapprochement d’Alstom avec les activités de Siemens Mobility, incluant sa traction ferroviaire. L’opération est soumise à l’autorisation des autorités de la concurrence et la finalisation attendue au premier semestre 2019.
Dans ce cadre, la Commission européenne a ouvert à la mi-juillet une enquête approfondie visant à examiner le projet de rachat d’Alstom par Siemens. La Commission craint que la concentration ne réduise la concurrence pour la fourniture de plusieurs types de trains et de systèmes de signalisation.
L’opération envisagée réunirait les deux plus grands fournisseurs de matériel roulant et de solutions de signalisation au sein de l’Espace économique européen (EEE) non seulement en termes d’activités combinées, mais également sur le plan de l’empreinte géographique de leurs activités.
À ce stade, la Commission craint que l’opération envisagée ne réduise la concurrence sur les marchés sur lesquels l’entité issue de la concentration serait présente. Elle craint en particulier que cette opération ne conduise à une hausse des prix, à une diminution du choix et à un recul de l’innovation du fait d’un affaiblissement de la pression concurrentielle dans les procédures de passation de marché concernant le matériel roulant et les solutions de signalisation.
Plus spécifiquement, l’enquête initiale de la Commission a révélé que :
- Pour le matériel roulant, l’opération envisagée éliminerait un concurrent très puissant et réduirait le nombre de fournisseurs. En ce qui concerne les trains à grande vitesse, la Commission a examiné les effets de l’opération à la fois dans l’EEE et à l’échelle mondiale (à l’exclusion de la Chine, du Japon et de la Corée, où il apparaît que des barrières empêchent les importations de fournisseurs étrangers). Sur ces deux marchés géographiques, l’entité issue de la concentration serait le leader incontesté du marché, avec une part de marché plus de trois fois plus élevée que celle de son concurrent le plus proche. Elle deviendra également le leader du marché pour le matériel roulant destiné aux lignes principales (y compris les trains régionaux) et aux lignes de métro dans l’EEE. En outre, après l’opération envisagée, les concurrents du secteur peineraient à rivaliser avec les performances et la base installée de matériel roulant de l’entité issue de la concentration.
- Pour de ce qui est des solutions de signalisation, l’opération envisagée éliminerait un concurrent très puissant sur plusieurs marchés des solutions de signalisation pour les lignes principales et les lignes urbaines. Après l’opération envisagée, l’entité issue de la concentration deviendrait le leader incontesté du marché, avec une part de marché trois fois plus élevée que celle de son concurrent le plus proche, et il serait peu probable qu’elle soit confrontée à d’importantes pressions concurrentielles.
En outre, à ce stade, la Commission a conclu qu’il semblait peu probable que de nouveaux concurrents, en particulier d’éventuels fournisseurs chinois, fassent leur entrée dans un avenir prévisible sur les marchés du matériel roulant et des solutions de signalisation dans l’EEE.
La Commission va à présent mener une enquête approfondie sur les effets de l’opération afin de déterminer si ses craintes initiales en matière de concurrence sont fondées. L’opération a été notifiée à la Commission le 8 juin 2018. La Commission a désormais 90 jours ouvrables, soit jusqu’au 21 novembre 2018, pour adopter une décision. L’ouverture d’une enquête approfondie ne préjuge pas de l’issue de la procédure.