Capteurs infrasons et pièces aéronautiques : Definvest investit dans le groupe Glémot
Implanté à Lannion, le groupe Glémot vient de boucler un tour de table auprès de Definvest, le fonds du Ministère des Armées géré par Bpifrance avec l’expertise de la Direction générale de l’armement (DGA), ainsi que du fonds de capital-risque régional Bretagne Jeunes Entreprises. Ce financement permettra à la PME d’accélérer le développement de ses deux activités: les capteurs infrasons pour Seismo Wave, ainsi que l’usinage de précision de pièces aéronautiques pour SRMP, plus connue sous sa marque commerciale Prolann.
Seismo Wave a été lancée en 2014 et est le fruit d’un partenariat noué avec le Commissariat de l’Energie Atomique (CEA) autour d’une licence de brevet. La société propose des capteurs infrasons et des sismographes permettant de détecter les signaux acoustiques de très basse fréquence pour des applications de mesure du bruit (ex : bruit des éoliennes…), ou dans l’étude de phénomènes naturels et leurs prévisions, comme les éruptions volcaniques, les tsunamis et les tremblements de terre. Ils permettent également de surveiller des sites, tels des ponts, et de détecter des explosions nucléaires.
SRMP/Prolann, fondée en 1973 et reprise en 2003 par Robert Glémot, est spécialisée dans l’usinage et la mécanique de précision, en prototypes et petites séries, principalement pour le secteur de la défense. Les pièces Prolann sont ainsi incorporées par Thales dans les Rafale (RBE2, Spectra, Damocles…).
Les deux sociétés sont positionnées sur des produits de haute qualité développées grâce à une quarantaine de salariés. Groupe Glémot a réalisé un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros en 2017, dont 50% à l’export.
Cet investissement, le cinquième de Definvest, illustre le dynamisme de ce fonds d’investissement et s’inscrit dans la lignée de la politique de soutien à l’innovation, aux PME et aux pépites technologiques initiée par la ministre des Armées, Florence Parly.
« Du fait de ses deux domaines d’activité principaux, l’aéronautique militaire et la sismographie, Groupe Glémot est une PME stratégique avec sa production de pièces essentielles pour le Rafale et ses activités de recherche, en particulier dans le domaine de la détection sismique des évènements souterraines. Le renforcement capitalistique de Groupe Glémot participe au renforcement de la base industrielle et technologique de défense française dans des secteurs de pointes », affirme Caroline Laurent, directrice de la stratégie de la DGA (Direction générale de l’armement).
Doté initialement de 50 millions d’euros apportés par le ministère des Armées, Definvest allie les expertises complémentaires de la Direction générale de l’armement (DGA) et de Bpifrance. Le fonds vise, dans le prolongement des dispositifs de soutien aux PME déjà déployés par la DGA, à prendre des participations au capital des pépites technologiques du secteur de la Défense, aux côtés d’investisseurs financiers et industriels, pour leur permettre de se développer en toute autonomie. L’industrie de défense française représente 200.000 emplois et compte plus de 4000 PME technologiques aux côtés d’une dizaine de grands groupes.
A l’interface entre les armées et les industriels, la Direction générale de l’armement (DGA) a pour missions de préparer l’avenir en matière d’armement, d’équiper les forces armées, et de soutenir les exportations et les coopérations internationales. Moteur de l’innovation de défense, la DGA investit 730 millions d’euros par an dans la recherche et l’innovation. Avec la création de l’agence de l’innovation de défense qui lui est rattachée et la nouvelle Loi de Programmation Militaire, la DGA élargit son périmètre d’actions et disposera d’un budget qui atteindra 1 milliard d’euros en 2022 pour la recherche et l’innovation.