Ericsson, Qualcomm et Thales vont lancer la 5G dans l’espace
Amener la 5G au-delà de la surface de la Terre, à travers un réseau de satellites en orbite autour de la terre : tel est l’objectif du projet dévoilé par Ericsson, Thales et Qualcomm Technologies.
Après avoir mené des recherches détaillées individuellement, comprenant de nombreuses études et simulations, les trois groupes prévoient d’entrer dans une phase de test et de validation axée sur les cas d’usage des smartphones en matière de réseaux 5G non terrestres (5G NTN). Les premiers tests auront lieu dans un environnement spatial émulé en France, où se trouve la majorité de l’industrie spatiale européenne.
Le résultat pourrait concrètement signifier qu’un futur smartphone 5G pourra utiliser la connectivité 5G n’importe où sur terre et fournir une couverture mondiale complète pour les services de données à large bande, y compris dans des zones qui sont normalement uniquement couvertes par les systèmes de téléphonie par satellite historiques, aux capacités de connectivité limitées.
Les avantages de la connectivité 5G via des satellites en orbite terrestre basse (LEO) devraient inclure la couverture dans des zones géographiques extrêmes ou des lieux reculés à travers les mers, les océans et d’autres endroits où la couverture terrestre est absente.
Une telle connectivité généralisée renforcerait les capacités de service d’itinérance des abonnés équipés de smartphones 5G et permettrait une connectivité globale pour les cas d’usage 5G dans les secteurs du transport, de l’énergie et de la santé. Le réseau satellitaire pourrait également servir de solution de secours aux réseaux terrestres en cas de pannes ou de catastrophes majeures.
Les communications gouvernementales nationales pourraient constituer un cas d’usage majeur, compte tenu des caractéristiques de sécurité attendues des réseaux 5G non terrestres, permettant notamment de renforcer la sécurité et la résilience des réseaux gouvernementaux (sécurité nationale et sécurité publique).
« S’il est trop tôt pour dire quand tout prototype de satellite équipé 5G qui en résultera pourrait être mis en orbite pour une utilisation opérationnelle réelle, le travail hautement technique de test et de validation au sol prévu entre Ericsson, Thales et Qualcomm Technologies est essentiel pour que cela se produise », précise Erik Ekudden, senior vice-président et CTO d’Ericsson.
Le test et la validation par Ericsson, Thales et Qualcomm Technologies, pour faire suite au feu vert donné en mars 2022 par le 3GPP, l’organisme mondial de normalisation des télécommunications, ont pour objectif de supporter les premiers réseaux non terrestres. Le but du test sera de valider les divers composants technologiques nécessaires à la mise en place de réseaux non terrestres 5G, notamment : un smartphone 5G, une charge utile satellitaire et des éléments de réseau 5G au sol.
Ce travail vise également à valider que les réseaux 5G non terrestres peuvent être supportés dans un format smartphone permettant au smartphone 5G de demain de devenir effectivement un téléphone satellitaire. Les premiers tests auront lieu dans un environnement spatial émulé en France, où se trouve la majorité de l’industrie spatiale européenne.
Ericsson prévoit de vérifier la couche RAN virtuelle (vRAN) 5G, modifiée pour traiter les signaux radio qui se propagent (ce qui arrive aux ondes radio 5G qui traversent le vide spatial et l’atmosphère terrestre) par l’intermédiaire des satellites LEO qui se déplacent rapidement.
Thales prévoit de vérifier la charge utile satellitaire radio 5G adaptée au déploiement sur les satellites LEO, tandis que Qualcomm prévoit de fournir des téléphones de test pour vérifier que l’on pourra accéder à la 5G NTN depuis les futurs smartphones 5G.
Les experts utiliseront des équipements au sol pour émuler la propagation radio 5G et les délais entre un satellite équipé en orbite et la connexion d’un smartphone 5G avec le réseau d’accès radio 5G à différents endroits de la surface de la terre.
« Cette coopération en termes de test et de validation entre Ericsson, Thales et Qualcomm Technologies sera une étape majeure dans l’histoire des communications, car le résultat final pourrait concrètement signifier que, peu importe où vous vous trouvez sur Terre – au milieu d’un océan ou dans la forêt la plus reculée – une connectivité haut de gamme, sécurisée et économique sera disponible grâce à la connectivité collaborative 5G par satellite et terrestre », promet Erik Ekudden.
« Le déploiement des réseaux 5G marque un changement d’étape pour l’industrie des télécommunications. Il change la donne, non seulement en termes d’opportunités commerciales mais aussi en termes de compétences requises pour connecter et protéger des milliards de personnes et d’objets. Thales y est profondément impliqué à travers les différentes activités du groupe. Notre collaboration de recherche avec Ericsson et Qualcomm démontrera la conviction de nos entreprises que les réseaux 5G non terrestres contribueront à cette révolution et feront passer la résilience et la sécurité des réseaux à un niveau supérieur », ajoute Philippe Keryer, vice-président exécutif, Stratégie, Recherche et Technologie, chez Thales.
« Pour que la 5G tienne sa promesse de connectivité omniprésente, il est impératif qu’elle puisse également fournir une couverture réseau dans des zones où les réseaux cellulaires terrestres n’existent pas, que ce soit au-dessus des océans ou dans des zones plus éloignées. Nos recherches avec Ericsson et Thales marquent le début d’une étape importante pour faire de cette technologie vitale une réalité. Nous sommes impatients de voir ce que cette collaboration peut accomplir », renchérit John Smee, senior vice-président de l’engineering de Qualcomm Technologies.
L’annonce fait suite à la validation de l’organisme mondial de normalisation des télécommunications 3GPP concernant les réseaux 5G non terrestres pilotés par satellite (5G NTN). En tant que technologie soutenue par le 3GPP, les réseaux 5G non terrestres pourront capitaliser sur un large écosystème de produits et de composants standardisés. La nouvelle spécification permet également d’inclure les technologies NTN dans les appareils 5G actuels, offrant ainsi aux fournisseurs de technologies la possibilité d’étendre la compatibilité 5G NTN à tous les appareils.