Forte chute des prises de commandes d’ASML au 3è trimestre
Bien que son chiffre d’affaires trimestriel ait progressé, ASML se montre très prudent pour la suite, la faute à des prises de commandes qui ont chuté de moitié par rapport au trimestre précédent. Le patron du géant néerlandais pointe une reprise plus progressive que prévu.
Comment perdre des dizaines de milliards d’euros de capitalisation boursière en 48 heures ? C’est simple : il suffit d’annoncer par erreur ses résultats financiers avec un jour d’avance par rapport à ce qui était prévu, surtout si ces résultats sont nettement moins bons qu’attendus. C’est ce qui est arrivé à ASML, le plus important fournisseur d’équipements de lithographie pour l’industrie des semiconducteurs, qui a doublement pris au dépourvu les marchés financiers, ce qu’ils n’ont pas appréciés.
Toujours très attendus car ils préfigurent les orientations à venir du marché des semiconducteurs, les résultats du groupe néerlandais pour le 3è trimestre 2024 ont jeté un froid sur les marchés. Bien que son chiffre d’affaires trimestriel de 7,5 milliards d’euros ait dépassé la fourchette haute de ses prévisions (la marge brute s’est établie à 50,8%, dans les limites des prévisions), c’est surtout le volume de prises de commandes d’ASML sur cette période qui inquiète. La société a ainsi engrangé 2,6 milliards d’euros de commandes trimestrielles, soit un volume nettement inférieur aux 5,6 Md€ récoltés au 2è trimestre 2024 et aux attentes du marché.
« Bien que l’IA continue de connaître de solides développements et un potentiel de hausse, d’autres segments de marché mettent plus de temps à se redresser. Il semble désormais que la reprise soit plus progressive que prévu et cette situation devrait se poursuivre en 2025, ce qui conduit nos clients à la prudence », prévient Christophe Fouquet (photo), Pdg d’ASML qui a pris ses fonctions en avril dernier.
Avec pour conséquence des prévisions revues à la baisse pour 2025. « Le chiffre d’affaires net devrait atteindre une fourchette comprise entre 30 et 35 milliards d’euros en 2025, ce qui correspond à la moitié inférieure de la fourchette que nous avions fournie lors de notre journée des investisseurs 2022, précise Christophe Fouquet. Nous prévoyons une marge brute comprise entre 51 % et 53 %, ce qui est également inférieur à la fourchette que nous avions alors fournie, principalement liée au retard de la demande d’équipements EUV. »