Intel dévoile sa seconde génération de processeurs neuromorphiques
S’inspirant du fonctionnement du cerveau humain, les processeurs de recherche Loihi 2 d’Intel améliorent leurs performances grâce à l’intégration d’un million de neurones par puce. Samsung travaille également activement sur le sujet.
Trois ans après la sortie de la première génération, Intel vient de lever le voile sur la seconde génération de ses processeurs de recherche de type neuromorphique, ces puces à réseaux neuronaux qui s’inspirent du fonctionnement du cerveau humain pour améliorer les fonctionnalités d’intelligence artificielle.
Baptisée Loihi 2, cette seconde génération est fabriquée à partir du process Intel 4 qui utilise notamment un procédé de photolithographie aux UV extrêmes (EUV). Résultat : une vitesse de traitement décuplée, une densité pouvant atteindre 1 million de neurones par puce et une efficacité énergétique améliorée par rapport à la première génération.
Et pour favoriser le développement commercial de ces circuits, qui restent pour le moment cantonnés à la recherche, Intel les accompagne de la plateforme logicielle ouverte Lava capable de fonctionner de manière transparente sur des architectures hétérogènes combinant processeurs conventionnels et processeurs neuromorphiques, donc faisant office de plateforme d’exécution et d’interopérabilité croisée entre les deux mondes.
Outre les performances améliorées, Intel indique avoir tiré parti des trois années d’utilisation de la première génération pour apporter des avancées importantes à Loihi 2. Les premières évaluations d’Intel montrent, par exemple, que 60 fois moins d’opérations par inférence sont nécessaires avec Loihi 2, sans que la précision du traitement ne soit affectée. Autre avancée, le support d’interfaces standard rapides comme Ethernet afin de mieux intégrer les puces neuromorphiques dans le monde réel, par exemple dans des systèmes robotiques, avec des processeurs standard ou avec de nouvelles technologies de capteurs.
« Copier-coller » la carte neuronale du cerveau ?
Notons que Samsung a récemment publié un article dans la revue Nature Electronics à propos d’un procédé innovant permettant de « copier » la carte de connexion neuronale du cerveau à l’aide d’un réseau de nanoélectrodes qualifié de révolutionnaire et de « coller » cette carte sur un réseau tridimensionnel à haute densité de mémoires non volatiles, telles que les mémoires flash du commerce ou les « nouvelles » mémoires Rram (resistive random-access memory).
Bref, la bataille risque de faire rage aussi du côté des processeurs neuronaux dans les années à venir.