La Chine mise sur XMC pour s’imposer dans les mémoires flash
Ce matin, le quotidien Les Echos consacre une série d’articles aux ambitions de la Chine dans la production de mémoires. Après le camouflet subi par Tsinghua Unigroup qui comptait racheter l’Américain Micron Technology pour 23 milliards de dollars et a essuyé un veto des autorités américaines, la Chine a décidé de bâtir elle-même sa propre industrie de production de mémoires, en passant au besoin par des accords de technologies avec les Occidentaux. Fer de lance de cette stratégie, le Chinois XMC pourrait mobiliser un investissement de 24 milliards de dollars pour parvenir à ses fins, écrit le quotidien français.
Rappelons en effet qu’en mars dernier, le fondeur chinois de semiconducteurs XMC devait démarrer la construction d’une unité de production de mémoires flash NAND 3D à la pointe de l’art (voir notre article). Cette technologie avancée de mémoires flash a été obtenue grâce à un partenariat avec l’Américain Spansion (repris depuis par Cypress Semiconductor). Opérationnelle fin 2017 – début 2018, l’usine de XMC pourrait à terme disposer d’une capacité de production mensuelle de 200 000 tranches de 300 mm de diamètre, selon DRAMeXchange, une division de TrendForce. A l’heure actuelle, seul Samsung produit en volume des flash NAND 3D. S’il parvint à ses fins, XMC, qui produit actuellement des flash NOR, rejoindrait la poignée de leaders sur ce créneau haut de gamme (Samsung, SK Hynix, Toshiba/Sandisk, Intel/Micron). Intel a en effet le projet de transformer son usine chinoise de Dalian à la production de mémoires flash, rappelle DRAMeXchange.
Le quotidien Les Echos nous apprend que XMC est une entreprise née en 2006 et basée à Wuhan, dans la province du Hubei, qui en est le propriétaire. L’investissement de 24 milliards de dollars pour construire cette usine proviendrait ainsi de fonds publics. Mais pour des analystes financiers chinois interrogés par le quotidien, le pari est loin d’être gagné : « Nous estimons que le plan de XMC pourrait générer de 100 à 150 milliards de dollars de pertes pour lui dans les dix ans qui viennent », confie l’un d’eux aux Echos. Attendons donc de voir si l’usine sortira un jour de terre.
Lire l’article des Echos