La France et l’Allemagne accélèrent leur coopération dans le numérique
Hier à Berlin, lors de la seconde Conférence numérique franco-allemande, François Hollande et Angela Merkel ont réaffirmé leur souhait que l’Europe saisisse les opportunités offertes par la transformation numérique mondiale. Les deux gouvernements se sont mis d’accord pour initier un dialogue sur les défis essentiels de l’avenir de l’industrie et de développer notamment une coopération entre les deux plateformes Industrie 4.0 et Alliance Industrie du Futur.
« Un an après le premier sommet numérique franco-allemand, nous souhaitons poursuivre cette coopération bilatérale fructueuse, qui doit donner une forte impulsion à la création et la croissance de start-up et d’entreprises innovantes, à la numérisation de l’industrie, au développement de mécanismes de financement et d’écosystèmes franco-allemands favorables à l’innovation, au rôle des pôles de compétitivité innovants, au développement du Big Data, de l’Internet des objets, des réseaux intelligents et de la facturation électronique, à l’Université franco-allemande et à une démarche commune concernant le marché unique numérique européen », ont déclaré les ministres de l’économie des deux pays.
Une série de mesures et/ou de déclarations d’intention ont été égrenées, touchant divers domaines d’intervention : transformation numérique de l’économie, start-up et nouveaux modèles d’affaires, innovations et nouvelles technologies, marché unique numérique et cadre juridique. Le texte intégral de ces décisions est disponible ICI.
Un fonds européen pour financer les start-up
Nous retiendrons notamment la volonté de l’Allemagne et de la France d’explorer de nouvelles voies de coopération visant le financement de nos écosystèmes numériques et start-up. La création d’un fonds européen doté de 1 milliard d’euros a été évoquée par les deux ministres de l’économie, même si elle ne figure pas noir sur blanc dans le document officiel. « Afin de stimuler et renforcer la croissance fructueuse des start-up en Europe, un meilleur financement par le marché du capital-risque est nécessaire. Les banques de développement nationales allemande et française ont l’intention d’intensifier leur coopération dans les fonds d’investissement transfrontaliers, comme cela a été le cas pour la première fois l’année dernière avec l’investissement commun dans Partech Growth », suggère le texte officiel.
Dans le domaine des nouvelles technologies, les deux gouvernements se sont félicités de la coopération étroite entre les clusters allemands et français liés au Big Data et à la numérisation de l’industrie, souhaitant renforcer les partenariats innovants entre les entreprises et les instituts de recherche organisés en clusters.
Plusieurs centaines de millions d’euros pour la microélectronique
Par ailleurs, les deux pays soutiennent aussi la coopération des acteurs économiques dans les secteurs de la nanoélectronique et le calcul haute performance (HPC). Ils saluent la nouvelle coopération entre les acteurs économiques et soutiennent cette coopération, notamment en mettant en place deux « projets importants d’intérêt européen commun » (IPCEI). « La nanotechnologie et le calcul haute performance sont des technologies clés pour un large éventail d’applications, en particulier dans le secteur des technologies mobiles et de l’industrie automobile et sont donc absolument décisives pour la compétitivité de l’Europe », soulignent les protagonistes.
L’Allemagne et la France estiment notamment que la microélectronique est une technologie clé pour les innovations industrielles dans les deux pays et en Europe. Ils ont donc décidé avec d’autres États membres de développer un autre « projet important d’intérêt européen commun » ambitieux, afin de soutenir l’ensemble de l’industrie européenne face à la concurrence internationale. L’Allemagne et la France ont ainsi prévu d’allouer plusieurs centaines de millions d’euros provenant de fonds publics à ce secteur pendant la période 2017-2020. Ce projet européen va être notifié auprès de la Commission européenne et débutera début 2017. A suivre